ORAISON FUNEBRE DE MAMAN ROMA par Rodrigue ABOUA

ALLOCUTION DE M. RODRIGUE ABOUA, LORS DES OBSEQUES DE M^ME JUSTINE CHABI DITE « MAMAN ROMA » EN

LA CATHEDRALE S^TPIERRE ET PAUL DE PARAKOU, LE 14 JANVIER 2006.

Excellence Monseigneur Agbachi,

Révérends Pères ici présents,

Chers parents,

Chers amis,

Mayor  est dolor quam ut flere possim : Ma douleur est si grande qu’il m’est impossible de pleurer.

Ma douleur est grande et l’émotion qui m’étreint en ce moment est telle que je me demande si l’heure pour moi, est propice pour témoigner, pour parler de la mémoire de ma grand-mère dont la dépouille mortelle est là, sous nos yeux embués de larmes !

Un insigne honneur m’est fait de me désigner pour parler au nom des petits enfants de notre chère et regrettée Maman Roma.

Je n’ai pas l’éloquence de CICERON en comparaison duquel nul orateur n’est plus grand. Je n’ai pas non plus la réputation et la verve flamboyante de BOSSUET pour les oraisons funèbres.

Je vais cependant m’acquitter de ma tâche avec humilité, conviction et amour filial.

Maman ROMA, votre sœur, votre mère, votre tante, notre grand-mère s’en est allé dans la félicité éternelle.

Pour moi, elle fut une grand-mère exceptionnelle, attentionnée, aimante. Elle était une femme d’une rectitude reconnue de tous. Elle était ferme mais juste. Son exigence était à la hauteur de l’exemple qu’elle voulait que ses enfants, ses petits-enfants, et par delà, tous ses proches, constitue aux yeux de tous.

D’une générosité légendaire, elle a toujours su ouvrir ses mains et sa porte à tous. Plusieurs générations de séminaristes, dont beaucoup sont prêtres aujourd'hui, peuvent en porter le témoignage.

Cette tradition d’accueil et de soutien à toute personne qui en exprime le besoin, elle l’a transmise à ses enfants qui aujourd’hui encore la perpétuent. La présence ici, ce jour, d’une foule immense de personnes, dont une très forte communauté chrétienne atteste de la sensibilité de ma grand-mère à la condition de chacun.

Personnellement, je garde un souvenir unique de Maman Roma, ma grand-mère car je sais ce qu’elle représentait pour moi et pour tous ses petits et arrière-petits-enfants.

Il restera toujours gravée dans ma mémoire, la qualité unique de notre relation faite de l’amour maternelle qu’elle nous portait, de l’attachement et de l’admiration sans borne que nous avions pour elle.

J’aurai toujours présent dans mon cœur, l’exemple de sa vie chrétienne exaltante qui irradiait tout son entourage.

Sa foi était inébranlable. Ses pèlerinages dans les hauts lieux de la chrétienté : ROME, LOURDES, JERUSALEM en attestent largement.

Je le proclame ici solennellement, le bonheur en Dieu, elle l’a toujours recherché. Sa vie en est le témoignage éminent. Je peux donc sans risque de me tromper, affirmer qu’elle a réussi sa vie de femme, de mère et surtout de chrétienne. 

« Maman », puisque c’est comme cela que nous t’appelons, nous voudrions te dire ce jour, que rien ne pourra combler ce vide que ton départ crée. Tu vas nous manquer à un point que personne ne peut imaginer. Mais je sais que de là où tu seras, tu guideras nos pas.

De ton vivant, tu étais le ciment qui unissait toute ta famille. Devant ta dépouille mortelle, « Maman », cette unité dont tu étais l’artisan infatigable, se perpétuera. Nous en faisons le serment devant toi.

Je pourrais parler encore pendant des heures de ma grand-mère et dire toute la fierté qui est la mienne, qui est la nôtre d’avoir eu une grand-mère aussi merveilleuse. Mais ma bouche a suffisamment parlé et mon cœur vous dira le reste.

Je voudrais terminer en disant à tous et à chacun que s’il devait garder une image de notre « maman » que ça soit cette expression latine qui d’ailleurs est la plus indiquée pour son épitaphe : VIXIT BENEFACIENDO. Ce qui signifie « Elle a vécu en faisant le bien ».

« Maman » repose en paix.

Rodrigue ABOUA,

Parakou, samedi 14 Janvier 2006.