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L'expertise du cabinet-conseil New Deal
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23 août 2008

OBAMA ménage-t-il trop McCain?

Pourquoi diable Obama n'enfonce-t-il pas McCain

Le candidat démocrate a tout pour être le grand favori de l'élection présidentielle : les Américains ne supportent plus George W. Bush, ils souffrent de la crise économique et veulent en finir avec la guerre en Irak. Et pourtant Obama est tout juste devant McCain. Explication.



Photo Alisson Harger et Victory NH / FlickR CC - Montage SL

Photo Alisson Harger et Victory NH / FlickR CC - Montage SL

Il y a un mystère Obama. Le candidat démocrate devrait logiquement être le grand favori de l'élection présidentielle américaine. Le camp républicain est en piteux état. Le Président sortant atteint des records d'impopularité. Les deux tiers des Américains désapprouvent l'action de George W. Bush. La profonde crise économique qui secoue l'Amérique provoque un vif mécontentement dans les classes populaires et moyennes. Et le désir d'en finir avec la guerre en Irak ajoute à la volonté de changement du peuple américain. Les électeurs proches du parti de l'âne sont désormais beaucoup plus nombreux que ceux qui restent fidèles au parti de l'éléphant. Les conditions d'une nouvelle alternance, après huit ans de règne républicain à la Maison blanche, semblent ainsi réunies.

Et pourtant, Barack Obama ne domine que d'une courte tête John McCain dans les sondages d'intention de vote. Il doit se contenter d'un petit point d'avance dans la dernière enquête Gallup. Selon cet indicateur quotidien, le candidat démocrate tend à dominer son adversaire depuis qu'il a éliminé Hillary Clinton en juin, mais il ne parvient décidément pas à creuser de trou. Le phénomène est d'autant plus étonnant que les facteurs personnels semblent, eux aussi, favorables aux démocrates. Le charisme d'Obama lui vaut une couverture médiatique hors pair tandis que McCain peine à concilier son image d'esprit indépendant avec la nécessité de se concilier les bonnes grâces des conservateurs.

Un personnage à différentes facettes

La question raciale est la première raison qui vient à l'esprit pour comprendre la piètre performance d'Obama. C'est un fait qu'une partie de l'électorat populaire - les fameux blue collars - rechigne à voter pour un candidat «noir». Mais l'explication est un peu courte. Au-delà, c'est la personnalité même d'Obama qui est en cause. David Brooks, le brillant chroniqueur conservateur du New York Times (inventeur du terme de «bobos» ), a sans doute saisi l'origine du problème. Selon lui, le sénateur de l'Illinois serait un «sojourner» dans la société américaine, autrement dit un homme à l'identité complexe. Fils d'un Kenyan et d'une Américaine. Ancien militant associatif plutôt radical devenu politicien chevronné plutôt modéré. Par son tempérament aussi, Obama est un personnage à différentes facettes: capables de susciter l'enthousiasme autour de lui et simultanément réservé voire secret. Résultat, comme l'écrit Brooks : «Les électeurs ont du mal à la situer précisément, à comprendre les racines et les valeurs qui le constituent réellement».

Qui est vraiment Obama ? Cette question lancinante affaiblit la campagne démocrate. La singularité du personnage permet à d'innombrables Américains de projeter sur lui leurs attentes les plus diverses. Mais elle fragilise aussi son image. Ce qui donne prise aux rumeurs plus ou moins calomnieuses : le vrai Obama serait musulman, anti-patriote, complice des terroristes etc. L'état-major démocrate craint, à juste titre, le piège que tentent d'armer les stratèges républicains: transformer l'élection présidentielle en référendum pour ou contre Obama. D'ores et déjà, il est passé à la contre-attaque avec un série de spots publicitaires attaquant durement McCain.

Mais la bataille se jouera peut-être aussi et surtout sur les propositions des deux candidats. Une intéressante étude historique d'un expert de Gallup montre que le scrutin est souvent serré lorsqu'il n'y a pas de président sortant - peu importe alors le niveau de popularité de ce dernier. Car les électeurs sont alors particulièrement sensibles à la vision de l'avenir des candidats. A Obama d'être convaincant sur son projet. Il ne lui suffira pas de répéter «Yes we can».


Mercredi 20 Août 2008 - 13:32

Eric Dupin

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