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L'expertise du cabinet-conseil New Deal
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30 novembre 2008

Métaux lourds et pesticides dans le vin français...

Métaux lourds et pesticides dans le vin : l'omerta française
                               

      

             

   

Une nouvelle étude sur la présence de produits nocifs dans les vins français est passée totalement sous silence ici.

L’information est arrivée à bas bruit. Pas comme toutes ces études épatantes qui nous disent sur tous les tons, et le coeur, et les vaisseaux, et le poumon, et la peau, à la façon des comptines enfantines, que boire un verre de vin tous les jours est bon pour la santé. Bientôt, ce sera comme pour le cochon, dans le vin, tout sera bon. Mais là, rien. Pas un mot, pas une ligne, pas un murmure de la profession. Silence radio.

Le 30 octobre dernier, le Journal Chemistry Central, revue scientifique en ligne, diffuse une étude difficile à digérer, dont je résume les conclusions: après analyse de vins en bouteille en provenance de 15 pays, il s’avère que ceux de cinq pays, dont la France, recèlent la présence de métaux lourds à un niveau dangereux pour la santé.

Les chercheurs, des Britanniques de l’université de Kingston -je précise qu’en l’espèce, on ne peut pas taxer les Anglais de malveillance puisqu’ils ne sont pas producteurs et sont en sus de grands amateurs- ont utilisé un coefficient de dangerosité déjà appliqué aux autres denrées alimentaires, notamment les légumes et les poissons, prenant en compte une absorption régulière tout au long de la vie. Dans le cas du vin, un verre tous les jours.

Ils ont une petite idée des causes. La carte des vins incriminés, pour ne pas dire contaminés, épouse en effet celle des zones climatiques humides et/ou à culture intensive de la vigne (la France), conduisant à recourir aux produits en « ide ». En conclusion, très raisonnablement et très logiquement, ils invitent les autorités sanitaires des pays concernés à conduire des études complémentaires.

Articles multiples dans la presse anglo-saxonne

C’est sûr, la nouvelle n’est pas très bonne. Il n’est pas sûr aussi que les Anglais aient définitivement raison et qu’il faille arrêter séance tenante de boire du vin français. Néanmoins, je regrette infiniment d’en avoir pris connaissance dans les bibles anglo-saxonnes du vin: Wine Spectator, Decanter, le très sérieux Washington Post et même dans un obscur site canadien, Psychomédia, lequel titre: « Des niveaux dangereux de métaux dans la plupart des vins français et européens ». On appréciera à sa juste valeur la mise en exergue de la mention française.

En mars dernier, un peu avant donc que je me lance dans ces chroniques, sont tombées dans ma boîte mail d’autres nouvelles pas réjouissantes-réjouissantes, sous le nom énigmatique de « message dans une bouteille ».

Le message était émis par les associations du Pesticides Action Network Europe (PAN-Europe). Il disait, en substance, que tous les vins issus de l’agriculture conventionnelle étaient contaminés par des résidus de pesticides à un niveau élevé, et forcément pas très bon pour la santé, même les très chers à 200 € euros la bouteille, tandis que les vins issus de la viticulture biologique en étaient exempts.

Pour information et rappel du contexte, le vignoble représente 3% de la surface agricole en Europe mais 20% des pesticides utilisés. La profession à laquelle j’appartiens maintenant un peu a néanmoins traité la chose avec un mépris tout à fait élégant. Là encore, je résume:

  1. Circulez, il n’y a rien à voir car les niveaux de contamination constatés ne dépassent pas les limites maximales autorisées.
  2. Retournez à vos chères études, le champ de l’enquête est bien trop limité pour en tirer des leçons.

Je me méfie des tenants de l’apocalypse et des ayatollahs, mais quand même. Après la parenthèse des vendanges et de l’épisode pluvieux (pas loin de 700 mm en Languedoc), je suis retournée faire un tour dans les vignes. Les vignes sont au repos mais pas le sol.

Accélération de l’érosion

Cette année, après observation, j’innove. Je vais semer de la vesce noire d’Auvergne, de la moutarde et de l’orge que je faucherai au printemps dans l’espoir d’y faire revenir les vers de terre dont Darwin dit:

« Il n’y a pas beaucoup d’autres animaux qui ont joué dans l’histoire du globe un rôle aussi important que ces créatures d’une organisation si inférieure. »

Sur mes parcelles, malgré l’absence de « ides » depuis au moins une décennie, le sol n’est pas loin d’être mort.

Les grosses pluies automnales, caractéristiques du climat languedocien, accélèrent l’érosion. Pour le coup, le spectacle est vivant (pas chez moi, mais juste à côté): désherbés chimiquement, ratissés pour faire propre ou joli (ce qui, en langage agricole classique, revient à peu près au même) au « rotovator », un outil qui a pour conséquence de former une croûte imperméable, gavés au printemps d’engrais azotés, les sols fichent le camp.

Dans son livre « Le sol, la terre et les champs », fort bien réédité avec des photos chocs (au Sang de la terre), l’agronome renégat Claude et Lydia Bourguignon rappellent qu‘« assise sur ses quatre piliers (la manipulation génétique, les pesticides, le travail du sol et les engrais), l’agronomie en est toujours à faire la guerre à la mauvaise herbe ». Les démons sont puissants. Obama peut-il quelque chose à tout cela?

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F
La vérité sur les métaux lourds dans le vin<br />  <br />  <br />  <br /> Selon une étude* largement reprise par les médias et sur Internet, les vins français seraient contaminés par des métaux lourds. Or, en y regardant d'un peu plus près, il s'avère que cette étude est loin d'être fiable. Des membres de l'association "Les 4 vérités sur le vin" ont mené l'enquête.<br />  <br />             Un certain nombre de commentateurs en ont profité pour laisser entendre ou simplement écrit que les bienfaits sur la santé d’une consommation modérée de vin étaient donc annulés par cette contamination.<br /> Notre groupe Les 4 vérités sur le vin a été alerté par plusieurs bizarreries dans cette étude et a voulu en savoir plus.<br /> Fidèle à notre méthode, nous avons voulu savoir si cette étude avait été publiée dans une revue scientifique répondant à nos critères d’Impact Factor (IF) de 5 000 et faisait partie des 10 premières revues dans sa spécialité ; or cette revue, qui ne publie qu’en ligne, n’est pas encore classée, elle est sans Impact Factor car créée en 2007.<br /> Comme l’étude est en fait une méta-analyse (étude de plusieurs autres études), nous sommes allés voir comment étaient classées les études qui ont servi de base de recherche.<br /> Pour faire simple nous nous sommes contentés d’étudier les trois études qui scrutaient  les vins français.<br /> Aucune de ces études n’avait été publiée dans une revue avec un Impact Factor d’au moins 5000 et aucune ne faisait partie du premier décile.<br /> Malgré tout, nous avons continué à chercher en nous disant qu’il fallait tout de même voir comment avaient été faites ces études et quels étaient leurs résultats.<br /> Nous avons été très surpris de voir qu’une des deux études qui parlait de vins non effervescents (aussi appelé tranquilles dans le jargon de la profession), l’étude slovaque, avait établi ses conclusions sur 3 vins blancs achetés dans un magasin à Bratislava : on ne pourra pas dire qu’il s’agisse d’un échantillon représentatif de la production viticole française.<br /> La deuxième étude, espagnole celle-ci, avait étudié les effervescents espagnols et français, et la méthode utilisée ainsi que l’instrument de mesure portent fortement à caution.<br /> La troisième étude est une étude portugaise où les vins français tranquilles étudiés et contaminés au plomb avaient été produits avant 1992, date à laquelle les capsules de bouchage au plomb ont été interdites justement à cause de ce risque même, les chercheurs portugais s’excusant d'utiliser de si vieilles analyses.<br />  <br /> Conclusion 1 : au final, toutes nos craintes se sont avérées fondées : cette étude sur les métaux, en plus du parti pris de ne prendre que les vins de l’ancien monde (aucun vin des USA, Australie, Afrique du Sud ou Argentine !) n’est vraiment pas réalisée avec un protocole sérieux et les conclusions sont tout sauf fiables.<br /> Conclusion 2 : les organes de presse anglo-saxons n’ont rien gagné à diffuser une information si peu fiable, quant aux organes de presse et blogs français ils n’ont pas brillé par leur prudence (une étude qui stigmatise seulement les vins de l’ancien monde ça ne vous parait pas curieux, Mesdames et Messieurs les journalistes ?)<br /> Conclusion 3 : il serait temps de l’avouer : une étude dite scientifique peut tout à fait manquer de sérieux voire être de parti pris, il serait judicieux d’adopter une grille de hiérarchisation des études, le groupe Les 4 vérités sur le vin en propose une pour tout ce qui peut avoir une relation avec la santé humaine : publication dans une revue avec IF de 5 000 au moins et qui figure dans le 1er décile de sa spécialité ; autant être très exigeant quand il s’agit de santé humaine.<br /> Conclusion 4 : le thème santé est repris par tous les groupes français de l’agro-alimentaire (en particulier les groupes laitiers), sauf par ceux qui veillent sur la réussite de la filière vin bien sûr. C’est dommage pour la viticulture qui a pourtant là un support de communication de très grande qualité.<br /> Conclusion 5 : nous aurions été bien inspirés de consulter les spécialistes mondiaux des aspects vin et santé (Curtis Ellison, Serge Renaud, Dominique Lanzmann et Joël de Leiris) au lieu de laisser la rumeur enfler sur les vins français, si vous voulez avoir une idée de celle ci : faites une recherche Google ou Yahoo avec les mots clés suivants : vins français+ métaux lourds . Le bruit fait autour de cette étude est vraiment dommageable pour les vignerons français. <br /> Conclusion 6 : on peut continuer à consommer de façon modérée du vin français et profiter de ses bienfaits sur la santé ! Nous vous invitons à consulter nos cahiers et notre blog pour avoir plus de précisions sur ce dernier point http://web.mac.com/quatreverites<br /> <br /> Fabrice Delorme<br /> président de l'association les 4 vérités sur le vin <br /> http://web.mac.com/quatreverites<br /> <br /> le 18 décembre 2008
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