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8 mai 2008

Le franc CFA, un nazisme monétaire?

Réalité du Franc CFA : Le nazime monétaire

Préface de la nouvelle édition du livre « Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique » par François Ndengwe

Le professeur Nicolas Agbohou a donné à son livre un titre qui résume la réalité qu’il décrit et annonce le combat qu’il mène : « Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique ».

Quelle est cette réalité ? C’est d’abord la servitude de quinze pays africains à la monnaie française. Un système de parité fixe, sans équivalent dans l’histoire monétaire, ligote la monnaie de ces pays, à la monnaie française, hier le franc français, aujourd’hui l’euro. La singularité de ce système, c’est l’arsenal légal et statutaire qui régit le fonctionnement de la zone franc. Le lecteur est vivement invité à lire avec attention l’analyse que fait Nicolas Agbohou de cet arsenal. A ce jour et à notre connaissance, seuls deux auteurs ont consacré leur ouvrage à cette analyse : feu le professeur Joseph Tchundjang Pouémi, dans un livre paru au début des années 1980s, Monnaie, servitude et liberté – La répression monétaire de l’Afrique et Nicolas Agbohou, dans le livre que vous tenez en mains. C’est dire l’importance de ce livre et l’exceptionnelle valeur du travail qu’a accompli Nicolas Agbohou.

Livre Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique

La réalité du franc CFA et de la zone franc, c’est aussi et peut-être surtout, le nazisme monétaire. Mettre en lumière cette autre réalité est l’un des intérêts majeurs de la présente et nouvelle édition du livre de Nicolas Agbohou. Le franc CFA, ou franc des Colonies Françaises d’Afrique, est créé le 25 décembre 1945 par un décret signé par trois Français qui ont en commun un double caractère : ils sont imbus de la suprématie blanche ; ils sont de fervents acteurs de l’agression coloniale contre l’Afrique. Surtout, leur pays, la France, vaincue et conquise par l’Allemagne hitlérienne en mai 1940 vient de subir cinq années d’occupation nazie. Or cette occupation n’avait pas que le caractère spectaculairement bestial des hordes de soldats allemands soumettant les Français, pillant et versant le sang. L’occupation allemande de la France fut aussi un formidable champ d’exécution du nazisme monétaire externe.

Conçu par Herman Goering, ministre de l’économie de Hitler, et appliqué aux territoires conquis par les troupes allemandes, le nazisme monétaire externe allemand n’avait que deux objectifs : soumettre et piller. Parce qu’elle était, et de loin, le plus gros des territoires conquis par l’Allemagne, la France a subi le nazisme monétaire allemand avec beaucoup plus de rigueur que les autres territoires eux aussi conquis par l’Allemagne, par exemple la Belgique et la Pologne. Curieusement, alors qu’il existe des tonnes de livres, de mémoires, de thèses de doctorats et d’articles sur l’occupation nazie de la France, et que chaque année apporte de nouvelles publications sur le sujet, il n’existe quasiment rien sur le nazisme monétaire infligé par les Allemands aux Français. Pourquoi ?

La grande surprise ici, c’est le silence des Français, de leurs historiens et de leurs universitaires, d’habitude si diserts, sur ce qui est sans doute l’épisode le plus saignant de l’histoire contemporaine de leur pays. Il faut remonter soixante trois ans plus tôt, pour trouver un Français écrivant sérieusement sur ce sujet : René Sédillot, qui publie en 1945, son livre intitulé Le Franc enchaîné – Histoire de la monnaie française pendant la guerre et l’occupation. Sédillot constate : « Avec les siècles, les formes de pillage sont devenues plus savantes. Les anciens Germains dévastaient en toute simplicité les pays qu’ils avaient conquis. Leurs descendants, en 1940, ont recouru à une méthode de rapine plus subtile et plus fructueuse : ils ont mis le mark à 20 francs ».

Cette manipulation du taux de change, à l’avantage exclusif du conquérant est l’une des caractéristiques du nazisme monétaire appliqué à la France, nazisme monétaire que celle-ci, une fois libérée du joug hitlérien, appliquera aussi, intégralement et même en l’accentuant à l’Afrique. Ce n’est pas une surprise, les Français créent le CFA en 1945, après l’occupation nazi, la même année où Sédillot publie son livre. Pour cette création, ils ont au préalable récupérer l’arsenal statuaire du nazisme monétaire que leur a infligé l’Allemagne et qui fut entre autres inclus dans la convention d’armistice signée le 22 juin 1940 entre la France conquise et l’Allemagne conquérante. Les Français ont alors fait du copier-coller : à leur tour, ils ont retourné l’arsenal nazi contre les Africains, de sorte que le franc CFA et la zone, c’est du nazisme monétaire.

Parmi les nombreux mérites de la présente édition de Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique, l’un des plus instructifs est donc que Nicolas Agbohou, ici, est l’un des premiers auteurs à jeter la lumière sur le caractère foncièrement nazi de la zone franc. Du coup, il montre aussi la transmutation par laquelle, la France, d’opprimée et exploitée par l’Allemagne hitlérienne, est devenue oppresseur et exploiteuse de l’Afrique, en usant du nazisme monétaire. Nicolas Agbohou ouvre ainsi un vaste domaine de recherches que devront explorer historiens, économistes et divers chercheurs.

Nicolas Agbohou n’est pas qu’un chercheur. Il est aussi un combattant pour la justice. Son livre est un outil de ce combat. Combat contre le double caractère malsain des pères fondateurs du franc CFA : suprématie blanche, agression coloniale de l’Afrique. Double caractère qui est hélas une immuable constante de la zone franc et qui permet à l’Etat français de réussir l’exploit de maintenir intact son système de domination monétaire des pays CFA, malgré les « indépendances » qu’elle leur a accordées dans les années 1960s. Rien n’a changé, pas même le sigle : on a gardé CFA, qui signifie désormais quelque chose comme Communauté Financière d’Afrique.

Combat contre l’infantilisation dans laquelle la zone franc maintient l’Afrique, infantilisation qui relève du syndrome « Ne-le-faîtes-pas-vous-même, nous-nous-en-chargeons-pour-vous » . Au lieu de gérer eux-mêmes leurs réserves, les Etats CFA les confie au Trésor français. Au lieu de fixer eux-mêmes leurs objectifs de taux d’inflation, ils se contentent de singer ceux de la France et aujourd’hui de l’eurogroupe. Au lieu de favoriser et intensifier les échanges entre eux, les Etats CFA miment les « critères de convergence » définis par la France et l’eurogroupe. Au lieu de se doter des moyens techniques pour fabriquer eux-mêmes leur monnaie, ils se contentent de tout sous-traiter aux imprimeries de la Banque de France, qui facturent au prix fort. Au lieu d’encourager l’émergence d’une élite africaine d’économistes et financiers compétents et indépendants, capables de défendre les intérêts africains, de promouvoir le point de vue africain et de le faire entendre dans le monde, les Etats CFA, s’en remettent aux « experts » de la Banque de France et du Trésor français ou à ceux des institutions multilatérales comme le FMI ou la Banque Mondiale.

Toute politique sans contradicteurs est corrompue. C’est précisément le cas de la zone franc et du franc CFA en Afrique. Dans cette zone, les questions monétaires sont un sujet tabou, la répression sévère, parfois meurtière, comme ce fut probablement le cas concernant le décès, certains disent l’assassinat de Tchundjang Pouémi. Les premiers responsables de cette situation sont les dirigeants africains. Au lendemain des « indépendances », ils ont embarqué leurs populations dans l’impasse du franc CFA, lequel n’est rien d’autre que la prolongation de l’agression coloniale et raciale contre l’Afrique. Cette monnaie a admirablement servi le but pour lequel il fut créé : être l’instrument de « l’appauvrissement automatique de l’Afrique et de l’enrichissement automatique de la France » , pour paraphraser René Sédillot. Il y avait d’autres voies. Par exemple celle choisie par les pays du Maghreb, dès qu’ils se sont libérés du joug colonial français. Ces pays se portent aujourd’hui infiniment mieux que les pays CFA. Toutes les études le montrent, la décision de quitter la zone franc est pour beaucoup dans la meilleure santé économique de ces pays maghrebins.

Le travail de Nicolas Agbohou peut donc être considéré comme une œuvre salutaire contre la corruption en Afrique. En déchirant le voile du tabou, en mettant le débat sur la place publique, en présentant aussi objectivement que possible tous les termes du débat, il rend un grand service à l’Afrique entière. S’il vise les décideurs qui, par leurs fonction dans l’appareil d’Etat, sont capables de prendre les mesures nécessaires à la libération monétaire de l’Afrique, Nicolas Agbohou s’adresse d’abord au plus commun des citoyens africains : bien informés, ceux-ci seront mieux armés pour obliger leurs dirigeants à prendre les meilleures décisions. Ici encore, il faut rendre hommage à Nicolas Agbohou : il a abandonné le jargon des hommes de sa profession, les économistes, pour utiliser une langue simple, que peut comprendre tout Africain qui accepte de faire le moindre effort personnel.

Au livre de Tchundjang Pouémi publié voici bientôt trente ans, les adeptes du statu quo néocolonial et les bénéficiaires du nazisme monétaire français ont répondu par un silence. Total black out. Ils ont refusé le débat. Il n’y a pas eu débat. Ils ont été imités par leurs relais dans les cercles influents, en l’occurrence le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, qui ont la mainmise sur les questions économiques ou stratégiques concernant l’Afrique. Les banques centrales des pays CFA ont réagi exactement comme ces adeptes et ces bénéficiares. A la première édition de Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, publiée en 1999, l’année de l’introduction de l’euro, on a observé encore la même réaction de ces adeptes, de ces bénéficiaires et de ces banques centrales. Jusqu’ici, cette réaction, ainsi que la répression et l’intimidation contre la pensée libre en Afrique ont bloqué tout débat sur ce qui est sans doute le plus grand scandale monétaire de toute l’histoire et aussi la principale cause de l’appauvrissement de centaines de millions d’Africains.

Les choses pourraient être différentes avec la présente édition. Deux éléments nouveaux poussent à le croire. D’abord, l’euro n’a apporté aux Africains aucun des nombreux bienfaits qu’on leur avait promis lors de l’introduction de cette monnaie et de l’arrimage du franc CFA à elle. Au contraire, les populations africaines souffrent aujourd’hui plus que jamais de l’asservissement du franc CFA à l’euro : l’appréciation considérable de l’euro par rapport au dollar a pour conséquence l’appréciation automatique du franc CFA et donc aussi une dévastatrice perte de compétitivité des pays CFA.

Second élément, le plus important, la guerre en Côte d’Ivoire. La guerre que les bénéficiaires du nazisme monétaire français ont provoqué en Côte d’Ivoire ces cinq dernières années, a permis à grand nombre d’Africains, en premier lieu les Ivoiriens, d’identifier clairement les ennemis de l’Afrique. Des millions d’Africains sont descendus dans la rue pour affronter les chars ennemis et protéger les responsables Ivoiriens décidés à défendre l’intérêt Africain et à mettre fin au néocolonialisme dont le franc CFA n’est qu’un aspect. Un nombre considérable d’Africains, souvent des jeunes, sont morts dans ce combat pour la libération de la Côte d’Ivoire et celle de l’Afrique.

Une responsabilité particulière est donc placée sur les épaules des dirigeants actuels et futurs de la Côte d’Ivoire. Toutes ces victimes, tous ces jeunes, sont-ils morts pour rien ? Le débat pour la libération définitive de l’Afrique ne peut plus être interdit. Or cette libération passe, à notre avis, par un rejet du franc CFA. Il ne peut donc plus y avoir tabou, et aujourd’hui, l’on ne peut plus répondre à Nicolas Agbohou par le black-out.

Mieux, les dirigeants de Côte d’Ivoire, ont pour ainsi dire l’obligation d’aller de l’avant sur le chemin de la libération. Or il se trouve que, malgré la guerre qui a considérablement affaibli ce pays, économiquement, politiquement et administrativement, le divisant en deux territoires antagonistes, l’un aux mains des rebelles et de leurs commanditaires étrangers, la Côte d’Ivoire demeure et de loin, la plus importante économie de l’UEMOA, représentant à elle seule près de 40% du PIB de cette union. La sortie de la Côte d’Ivoire de l’UEMOA sonnerait le glas de la zone franc.

Tout ceci souligne l’importance exceptionnelle aujourd’hui de la Côte d’Ivoire pour le progrès en Afrique. L’année 2008, est annoncée comme aussi l’année des élections en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent bien saisir la portée des choix qu’ils auront à effectuer lors de ces élections. Tout mouvement vers la libération étant pour l’instant invisible dans la zone CEMAC soumise à des autocrates s’éternisant au pouvoir, totalisant près de deux siècles d’exercice continu de dictature, c’est à l’UEMOA qu’incombe la tâche de lancer la marche vers l’émancipation de l’Afrique. Et à l’intérieur de l’UEMOA, c’est au leader de cette union, la Côte d’Ivoire, de donner le cap.

Il se trouve que Nicolas Agbohou, patriote panafricain convaincu, est aussi Ivoirien. Il se trouve aussi que c’est en Côte d’Ivoire que Tchundjang Pouémi a élaboré sa théorie et rassemblé les éléments qui lui ont permis d’écrire son livre. Nicolas Agbohou, en digne successeur de Tchundjang Pouémi, est un Ivoirien conscient des responsabilités qui incombe à son pays dans le combat sans merci contre le nazisme monétaire français en Afrique. Les dirigeants ivoiriens pourraient-il l’écouter ? Les dirigeants Africains pourraient-ils lui prêter l’oreille ?

« L’Europe est indéfendable » , a écrit Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme. Actuel président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly a dit « Le franc CFA est moralement indéfendable » .

Après 63 ans d’existence, qui peut citer un seul résultat probant du franc CFA qui démentirait ce dirigeant ivoirien ? Aujourd’hui, qui peut défendre le nazisme monétaire en Afrique ? Quels Africains le peuvent ?

François Ndengwe Chercheur à TELEMA Paris, le 22 février 2008

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M
Mesdames, messieurs, chers humains,<br /> <br /> Depuis la nuit des temps, l’être humain se sert de moyens de classifications afin de ranger les êtres et les choses dans des classes afin de mieux les nommer, les indexer et les gérer. En règle générale, classifications nous apparaissent importantes car elles nous servent à organiser les connaissances et le travail de chacun au sein d’un ensemble. Classer les objets ou les connaissances, c'est dire comment ils/elles se situent les un(e)s par rapport aux autres. Plusieurs points de vue complémentaires peuvent de fait être considérés. Les classifications se distinguent en fonction du formalisme apporté soit aux classes (taxons, nomenclature, catégories de sujets), soit aux relations entre ces classes et à l'arborescence qui en résulte<br /> Tenez, pour identifier le lion parmi les autres animaux, selon la logique de classification, on dira que c’est est un mammifère carnivore de la famille des félidés du genre Panthera (félins).<br /> Quant au chien, il sera classifier comme étant un mammifère domestique de la famille des canidés. Les scientifiques regroupent l'ensemble des races de chiens au sein d'un groupe nommé Canis lupus familiaris, une sous-espèce de Canis lupus, à laquelle appartiennent également d'autres sous-espèces comme le loup gris. Des chiens domestiqués devenus marrons ont créé leur propre groupe homogène et sont considérés comme autant de sous-espèces de Canis lupus, par exemple les dingos et le chien chanteur. <br /> Après cet aparté dans le monde des chiens, lorsque je parle d’un lion ou d’un chien tout au moins cette classification me permet d’y voir plus clair. Le lion est un félidé tandis que le chien est un canidé.<br /> Il arrive parfois l’usage que l’on fait de la classification soit discutable et les desseins visés par ceux qui exploitent de manière biaisée les buts premiers de la classification, conduise à des interprétations qui se situent aux antipodes de cette volonté première qui se veut d‘utilité commune. <br /> Pour tracer la parallèle avec les modèles ci-dessus, l’Homme est un mammifère omnivore de l’espèce Homo Sapiens.<br /> Pour des besoins supplémentaires cette classification ne suffit pas toujours et certains classent les humains selon d’autres critères, le sexe, la taille, la catégorie socioprofessionnelle, la religion, l’orientation sexuelle, selon la couleur de la peau etc. Des esprits plus ou moins malintentionnés concernant la couleur de peau parlent de races. Ils distinguent <br /> • Les Noirs pour désigner les peuplades à la peau riche en mélanine, les mélanodermes.<br /> • Les Blancs pour désigner les peuplades de type caucasien, les leucodermes.<br /> • Les Jaunes pour désigner les peuples de type mongoloïde<br /> • Les Rouges pour désigner les amérindiens.<br /> Je tiens à souligner que les hybrides qui naissent des mélanges entre ces supposées différentes races posent un problème à leur classification aussi ne les reprennent-ils pas. De quelle race est un enfant né d’une caucasienne et d’un Noir, de la race Blanche ou Noire ? Certaines classifications partent de mulâtres. Alors ces mulâtres sont Blancs ou Noirs ou constituent-ils une nouvelle race à part ? Pourtant le président Obama qui est un mulâtre est qualifié de manière unanime de Noir. Pourquoi ? Pourquoi serait-il plus Noir que Blanc ? Certains de ses pairs ne le voient pas comme Noir mais comme bronzé. Inconsciemment nous avons intégré ces distinctions au-delà de notre hypocrisie affirmée ou non.<br /> Sans rentrer dans les débats inutiles, il est admis par la classe scientifique qu’il n’existe qu’une seule race, la race humaine.<br /> Ceci dit si ces désignations qui permettent de profiler un humain parmi tant d’autres sont utiles à bien des égards, par exemple dans la segmentation du marché en marketing, ces distinctions posent problème lorsqu’elles participent à stigmatiser les groupes humains au nom de critères de classification peu rationnels.<br /> La volonté qui consiste à segmenter les couches sociales pour mieux gérer la cité est une démarche louable à plus d’un titre. Par exemple les outils statistiques peuvent prévoir le nombre d’enfants, les personnes de grandes tailles, l’augmentation du poids des personnes etc. Mais, cette démarche devient hautement condamnable lorsqu’elle est reprise afin d’indexer des groupes humains au nom des critères de classification, au nom de sa couleur de peau, de sa religion, de sa taille, de ses pratiques sexuelles et j’en passe.<br /> Aujourd’hui nombre de personnes se reconnaissent dans une communauté noire. Dans des milieux dits autorisés, des personnes en charge de la direction collective parlent même de minorité visibles. Inconsciemment, le pas est allégrement franchi pour fausser les rapports sociaux. Cela présuppose que certains vont se penser posséder plus de droits et exercer un droit régalien sur ceux qu’ils ont nommés minorités visibles.<br /> Il y a donc là un problème de fond sur lequel j’aimerai bien m’appesantir car de quel droit certains s’octroient des privilèges au point de réduire leurs semblables au simple statut de citoyens de second zone ? Et pourtant aussi loin qu’on puisse remonter, ce problème semble être vieux comme le monde.<br /> Les femmes se battent pour que l’on reconnaisse leurs droits. Paradoxalement elles se battent pour des droits qui leurs sont dus par la constitution mais dont l’application au quotidien se heurte à une vision moyenâgeuse qui consiste à dévaloriser l’autre car il est différent. <br /> Les personnes à la sexualité différentes souffrent de tous les maux dans la société. Elles affirment leur différence dans des communautés dites gays et célèbrent leurs différences dans des fêtes comme les gays pride.<br /> Ceux qui pratiquent une religion différente, les musulmans sont devenus de potentiels kamikazes poseurs de bombes devant l’éternel.<br /> Les Noirs en occident pour exister se réclament d’une certaine communauté Noire.<br /> J’appelle ici les personnes ayant un soupçon d’esprit rationnel à se poser la question de savoir si au fond la constitution virtuelle d’une pseudo communauté noire n’est pas au fond une forme de racisme par réaction ?<br /> Car si les autres vous stigmatisent parce qu’ils ont du mal à intégrer votre humanité, pour finir vous faites bloc avec ceux qui souffrent comme vous et réagissez en les affrontant d’une manière ou d’une autre, par des discours extrémistes ou alors modérés.<br /> Quand j’écoute les discours de nombre de personnes qui se réclament leader de cette communauté, j’ai mal au ventre. L’Afrique est devenue bien malgré elle le socle qui les unie et la dénonciation des spoliations par l’occident leur cheval de batail. <br /> A bien y regarder ceux qui se disent combattants Noirs, ne sont au fond que des personnes qui souffrent d’un manque de reconnaissance de la part des autres groupes humains. Alors l’utilisation de l’Afrique comme moyen de combat est rapidement devenue un subterfuge parmi tant d’autres.<br /> Allez arrêtez-moi si je me trompe. Certains parlent ouvertement de rapatriement, de dédommagement et de désionnisation pour expliquer les motifs de leur combat. Ces personnes pensent rapatrier qui, mais surtout où ? Qu’attendent-elles pour retourner en Afrique de leur propre gré puisqu’elles ne se sentent pas aimées et comprises là où elles vivent ?<br /> J’appelle ce type de discours de l’escroquerie intellectuelle. Je vous invite à vous pencher sur ce type de discours et à les soupeser de manière rigoureuse. <br /> Dans quelle Afrique ces personnes pensent pouvoir rapatrier les Noirs de la diaspora de force ? <br /> <br /> Quand on écoute ces discours sophistes affirmés avec beaucoup d’allant et de haine par des personnes qui se réclament africaines par leurs lointains ascendants, on voit bien qu’ils n’ont de l’Afrique qu’une connaissance sommaire. Les problèmes de haine qui sont inhérents à toutes les sociétés humaines font rage en Afrique. On parle de tribalisme, on traite les pygmées avec peu d’égards, dans certains coins de l’Afrique on tue les albinos, on n’hésite pas à donner des droits aux garçons au détriment des petites filles, on excise les filles par obscurantisme et par habitude, on se réclame d’une nationalité et pour ce faire, on expulse d’autres africains. On tue les Tutsi, on tue des Hutus, on tue des Somaliens, des Erythréens et j’en passe. Le plus grand des paradoxes est le spectacle donné par les Noirs en Afrique du Sud. Un spectacle insensé donné par les mêmes Noirs qui se plaignaient de l'Apartheid. Le lot de souffrances des populations est simplement une exponentielle de l’ignorance dans un océan de manipulation sous fond de médiocrité. Alors ceux qui se disent Africains en Europe dans quelle Afrique ils pensent réellement pouvoir baguenauder en toute fraternité avec leurs semblables ? Cette Afrique là est une utopie, un rêve éthéré.<br /> Le Libéria est un exemple patent du mix voulu entre d’anciens esclaves et les peuplades autochtones. Le résultat en fait aujourd’hui un état violent et pauvre. La barbarie qui a opposé les autochtones et les descendants d’esclaves venus des USA est une fracture à vie dans ce pays.<br /> Ceux qui surfent sur la vague du ressentiment vendent en occident l’Afrique de leur rêve, celles qu’ils appellent pour des besoins marketing Kémet ? Je dis ici ma colère contre ces charlatans.<br /> Je parle de kémet en effet car depuis que les travaux du professeur Anta Diop ont permis d’éclairer l’humanité sur ce que fut la civilisation Egyptienne antique, nombre de personnes se sont emparées de ces travaux pour servir un discours haineux qui se situe aux antipodes du génie d’Anta Diop. <br /> Ces personnes justifient le passé du Noir en allant chercher dans un passé précis une information et en occultant le reste de l’histoire noire et humaine.<br /> Que l’on étudie et vulgarise le passé de l’Afrique et que les Africains puisent dans ce passé la force pour avancer, quoi de plus noble comme idée !!! Mais lorsque le seul discours que certains savent tenir est un discours passéiste alors indéniablement on est tombé bien bas. Faute de pouvoir réfléchir et pondre un discours concret chevillé sur des réalités présentes pour aider l’Afrique à se lever et à se sortir de son bourbier.<br /> Les travaux d’Anta Diop stipulent que le premier Homme était Noir, qu’il serait parti de la corne d’Afrique pour peupler le reste du globe. L’Afrique n’est donc pas la propriété de quelques fous en quête de reconnaissance sociale. Mais comme il est communément admis, elle est le berceau de l’Humanité. <br /> Que la dénonciation des iniquités envers des groupes humains sans distinction de couleur et d’origine se fasse, j’y accorde tout mon crédit mais que cette dénonciation serve à stigmatiser d’autres groupes humains et à promouvoir la haine, la suspicion, le ressentiment, là je prends de la distance par rapport à cette vision étriquée et à ces discours orientés et fallacieux.<br /> Il n’existe pas selon moi une communauté noire pas plus qu’une communauté blanche, jaune ou grise, il existe des humains qui vivent dans un environnement social et qui sont soumis à des lois. <br /> Les rapports des humains en société sont difficiles. L’Etre Humain essaie toujours de réduire son semblable au rang de chose car c’est la première impression que lui donnent ses sens. L’autre apparaît à ma conscience sous la dimension d’objet et seul mon recul me permet d’en faire un sujet.<br /> La vie en société est une énigme pour des personnes avisées. Allez m’expliquer pourquoi quand il y a un match de football entre Paris et Marseille c’est le chantre de la bêtise et de la violence !!! Expliquez-moi pourquoi lorsque l’Algérie se qualifie pour la coupe du monde certains humains se livrent au vandalisme sur des biens d’honnêtes citoyens ?<br /> Dans tous les groupes sociaux, il existe des personnes sensées, certaines beaucoup plus ou beaucoup moins que d’autres. De fait la généralisation de faits, d’actes isolés pour promouvoir la haine est un crime. <br /> Il est facile de reconnaître les discours de racistes patentés ce sont ceux qui lancent et font la promotion des idées comme l’identité nationale, le refus des minarets, la créolité, l’ivoirité, etc. Ceux qui portent à bout de bras ce type de discours se situent en porte-à-faux vis-à-vis du bon sens le plus élémentaire. Voilà le visage consternant de la bêtise humaine la plus méprisable.<br /> Je suis persuadé que l’humanité est appelée à vivre en communauté et à se mélanger. Des pays comme le Brésil, Madagascar, l’Afrique du Sud, les USA, le Paraguay, Cuba etc. donnent une image future de l’Humanité. La misère frappe aussi bien les Noirs, les blancs que les personnes dites de sang mêlé. Il me semble que la haine de son semblable au nom de la couleur de sa peau, de sa religion de sa sexualité est une haine lamentable qui dénote d’un état d’esprit primaire. Un humain de grande sagesse chanta ceci : until the colour of a man's skin is of no more significance than the colour of his eyes - everywhere is war (Bob Marley)<br /> Cette phrase de Bob Marley met en évidence l’idiotie du discriminant dans sa complétude. Pourquoi j’accorderais plus de poids à la couleur de peau d’un individu plus qu’à celle de ses yeux et moi je rajouterais à celle de son sang ?<br /> Les considérations malencontreuses de personnes qui se servent des outils de classifications pour promouvoir le ressentiment, le racisme, sont simplement irresponsables et regrettables. Pour élever la conscience collective, il faut simplement œuvrer à consolider le socle social et non à le scléroser. Les extrémistes de tous bords, les démagogues et les populistes sont des vendeurs d’utopies.<br /> Mon discours est un discours humaniste, de fraternité universelle ce n’est pas celui de l’imbécilité. Je continue de croire qu’il n’existe pas de communautés humaines, de tribus, de races uniquement sur la base de couleur de la peau et de facteurs exogènes de distinction. Je continue de croire qu’il n’existe préalablement pas de musulmans, ni de chrétiens mais simplement des Humains à qui l’on donne des étiquettes. <br /> J’essaie quand je rencontre mon semblable de voir simplement un humain avant toute considération. Le danger le plus grave est la négation de l’humanité de l’autre au profit de son étiquetage. Car il arrive alors qu’on tue un musulman avant de tuer un humain.<br /> Au fond ce qui nous dérange le plus ce n’est pas tant comment l’autre apparaît à ma conscience ce qui nous gêne le plus c’est la DIFFERENCE.<br /> Le cerveau humain fonctionne par association et par dissociation. Il assimile ce qui se ressemble et dissocie ce qui est différent. Hors ce qui distingue fondamentalement l’Homme des autres animaux, c’est sa capacité à réfléchir. De fait, si nos impressions nous induisent dans l’erreur alors c’est bien triste car par la même occasion, nous perdons l’essence qui fait notre humanité.<br /> Tenez les lapins dans un clapier se reconnaissent-ils dans une communauté de lapins noirs, angora, nains et autres ? Les poules dans une volaillère se rejettent-elles eu égard leur plumage ? Cette simple logique qui relève de l’observation quotidienne traduit le recul qui doit nous habiter lorsque nous sommes en face de nos semblables mais malheureusement aussi en face de ces personnes qui ont du mal avec le paradigme de la différence.<br /> Nous pouvons les aider à se lever de cet obscurantisme mais la pire des choses c’est de participer à la promotion de discours sophistes qui empoisonnent l’univers social.<br /> Remarquez que le fait de se penser partisan d’une certaine communauté noire empêche nombre de personnes ayant les compétences à s’insérer dans la société à prendre leur place et à participer à la vie politique car elles estiment ne pas appartenir à tel ou tel autre groupe humain. Voilà ce que j’appelle le contrecoup de l’imbécilité. Et le contre-exemple est donné par Obama aux USA. <br /> Quand arrive alors qu’une personne dénuée de considérations rétrogrades se retrouve impliquée dans la vie sociale et dans le staff dirigeant, elle devient la victime de ceux et celles qui la voit comme une humain de seconde zone mais pis encore, elle devient le porte étendard d’une communauté à défaut, l’objet de toutes les railleries de la part de ceux des jaloux qui se disent pourtant membres de sa communauté.<br /> Au fond la culture de la pensée molle opère à notre insu, elle fait de nous des personnes complexées, des marionnettes dans un système haineux et hypocrite. Au lieu de s’affirmer comme sujet on dénie notre dimension humaine pour s’habiller en complexé et en simple revendicateur. Il faut se mettre au même niveau de conscience que l’autre et surtout ne pas pratiquer la politique de la chaise libre.<br /> Il est temps à mon sens de prendre conscience que la vie est courte. Il n’y a pas une vie hypothétique dans une Afrique idyllique et une vie dans un enfer occidental. Il n’y a pas de Bamoun, de Béti, de Bété, de Béké, de Chabins, de Frans, de Baoulé, de Swahili, de Camerounais, d’Ivoiriens, de Rwandais, de Français, d’Africains etc. Il y a simplement des humains qui peuplent la terre. Les distinctions ne servent qu’à gérer les sociétés humaines.<br /> Pour ma part, Obama n’est pas Noir mais un humain qui vit aux USA car il faut bien désigner dans quel espace du globe il vit. Rama Yade n’est pas Noire mais une Française, une Européenne, une humaine. Tant que nous n’auront pas intégré ces données nous seront encore à attendre que passe le train de l’espoir ou à promouvoir l’imbécilité sous sa forme la plus nauséeuse. Tant que les repères spatio-temporels seront faussés alors inévitablement nous indexeront avec erreurs notre entourage immédiat et laisseront sur le bas côté de la route des potentiels pour la simple raison que notre cerveau souffre d’un retard à l’allumage. Notre cerveau se sert de repères temporels erronés et ne vit pas dans son temps.<br /> Le génie et la crétinerie se côtoient au quotidien. L’Humanité fonctionne avec des tares, mais également avec le génie humain. Les rapports de forces sont malheureusement inhérents à la vie en société. La seule chose qui puisse les stopper ce n’est pas la force, la promotion de la haine mais l’esprit rationnel, la fraternité et l’humanisme. L’exacerbation des distinctions phénotypiques humaines n’est pas une fin en soi mais un moyen.<br /> Il n’ya pas d’angélisme à concevoir une vie sociale sous l’angle de la fraternité universelle. Il y a erreur à croire que la différence selon les seuls et uniques critères de classification me permet de déshumaniser l’autre et donc de le traiter avec peu d’égards.<br /> Cuiusvis est errare nullius nisi insipientis, in errore perseverare sed venia dignus est humanus error<br /> « L’erreur est une chose commune ; seul l’ignorant persévère dans l’erreur malgré tout, chaque erreur humaine mérite le pardon »<br /> Mouyabi
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Mesdames messieurs, chers frères et sœurs de la Diaspora,<br /> A pareille époque il ya peu de temps déjà, je commençais mon allocution en m’étonnant sur l’absurdité qui entourait la pendaison d’un chef d’Etat par des occupants illégitimes venus de contrées lointaines mus par un instinct de prédation surréaliste. Ma stupéfaction était grande.<br /> Chaque année apporte son lot de surprises. Malgré tout, même après tant de surréalisme on arrive encore à s’étonner. Au cours de cette année j’arrive encore à m’estomaquer par le niveau de barbarie et de sauvagerie qui entoure l’holocauste au quotidien du peuple palestinien et particulièrement en cette fin d’année 2008 le tout dans un immobilisme général des instances internationales. Des instances qui qui choisissent juste de se calfeutrer derrière de simples discours pour le moins étonnants pour ne pas dire stériles.<br /> Qui eût cru qu’en plein 21ème siècle l’humanité serait encore en proie à ce degré d’obscurantisme malgré tous les outils du savoir à sa disposition ? C’est à peine vraisemblable que des Humains tuent encore des Humains au nom de la religion, au nom des divergences d’opinions, au nom d’un orgueil déplacé, au nom d’un territoire, au nom de minimes différences. L’Etre humain est le seul animal capable d’autant d’irrationnel.<br /> Mais autant l’irrationnel nous surprend chez l’Humain autant est-il capable aussi de se surpasser pour se hisser à des niveaux de conscience qui l’honore. A la grande surprise de tous, dans un vote où beaucoup craignaient que les relents de racisme puissent ternir une élection présidentielle, les citoyens américains ont choisi d’élire pour la première fois un candidat non leucoderme comme président. Une leçon de choses a été donnée au monde entier. Le pays des droits de l’Homme a pris là une grande leçon d’Humanisme. Et, il est certain que l’humanité a gagné en crédibilité par cet acte. Il fallait a voir vécu l’an de grâce 2008 pour assister à cet évènement. Il fallait être en 2008 pour voir que l’être humain est capable de se sublimer ce qu’il a de plus noble en lui. Les larmes de joie des combattants de la première heure comme Jesse Jackson en étaient la preuve que tout est possible. Combien d’hommes et de femmes sacrifiés pour arriver à ce résultat ?<br /> Si j’arrive à prendre di recul et à m’étonner, je reste perplexe devant cette élection mais plus encore, je me pose des questions sur le réel sens de l’histoire de l’Humanité. Des années de combats acharnés, des Humains capturés en Afrique pour travailler dans des plantations à l’autre bout de le terre, déshumanisés, tués au nom de la couleur de leur épiderme et quelques siècles plus tard, passant par dessus certaines considérations, le feu de la haine s’est éteint et l’humain est capable de prouesses, de se remettre en cause tout simplement. <br /> Alors au vu de tout ceci, me suis-je réellement demandé si l’écriture de l’histoire et son inflexion étaient les seuls faits de la seule volonté des Hommes ou alors est-elle le résultat d’une maturation de la conscience individuelle et collective ensuite !!!<br /> J’en arrive à croire qu’indéniablement les paliers que nous franchissons ou que nous sommes appelés à franchir sont une fonction du temps et nul individu simplement mû par la volonté ne pourra changer la face du monde ni gommer les innombrables tares de l’humanité. L’humanité avance selon le niveau variable de maturité de nos consciences. Mais il est du devoir de ceux qui participent à tirer l’humanité vers le haut d’œuvrer afin de promouvoir la grande mutation de la conscience collective et nous tirer vers le haut.<br /> Bien que l’inertie de ce que nous nommons le mal nous incite au doute, preuve est faite que lorsqu’on atteint un certain niveau de conscience, il est possible de dépasser les différences minimes et de promouvoir ce qui est utile au plus grand nombre.<br /> Je m’étonne que dans certaines contrées du globe des hommes avec des niveaux de conscience de temps passés s’arment et se meuvent en pirates pour participer à des détournements des navires marchands dans le même siècle que ceux qui élisent un humain sans se soucier de ses origines. <br /> Je m’étonne encore que dans certains endroits de la planète, à l’heure où l’on se réunit pour trouver les solutions qui contribueraient à relancer une économie mondiale à bout de souffle, que certains individus dont le niveau conscience est celui des barbares trouvent leur satisfaction dans des bains de sang fratricides, pis encore dans des violences sexuelles envers des femmes.<br /> Que l’on mette un nom sur ces ignobles personnages, que l’on nomme leurs bas exploits tout ceci n’a pas de sens cela relève même de l’absurde.<br /> Je m’étonne qu’en plein 21siècle, on en soit réduit encore à fomenter des coups d’Etat, quand la nécessité impérieuse impose de réunir toutes les bonnes volontés d’une nation afin de faire face aux multiples défis de notre univers changeant.<br /> Je m’étonne aussi que dans certaines contrées, l’on recompte des votes et qu’on ne soit pas encore capable d’organiser une élection présidentielle transparente.<br /> Malgré tout ce qui me blesse au plus profond de mon être, je ne me résous pas à croire que le sort de l’Afrique est scellé mais je pense qu’il est temporellement compromis. L’Afrique vit simplement des heures noires que d’autres peuples ont déjà traversées faute d’être structurée et de posséder des directoires composés en majeur partie de personnes éclairées, capables de tirer vers le haut le plus grand nombre. <br /> J’appelle donc ceux qui croient encore en l’Afrique à œuvrer pour promouvoir ce changement. Car inévitablement l’heure arrivera où le changement auquel nous aspirons se produira. <br /> J’appelle à relativiser les douleurs actuelles, à ne pas baisser les bras, à ne pas sombrer dans un afro-pessimisme inutile mais à participer aux travaux pharaoniques non pas en martyr sauveur mais en sage artisan du changement. Soyons chaque petite vague qui polie le galet de la plage.<br /> J’appelle nombre d’entre nous à se boucher les oreilles devant les discours ineptes des racistes en tout genre qui travestissent et salissent la pensée de l’humaniste d’Anta DIOP pour en tirer une reconnaissance sociale et de maigres intérêts financiers.<br /> J’appelle les vrais patriotes de l’Afrique à combattre de toutes leurs forces les discours de petits escrocs comme Kémi SEBA car ses discours ne servent pas l’Afrique et ne conduisent que vers une impasse. Le passéisme est une aporie au bon sens. Le passéisme est une lecture vers le passé hors la flèche de l’histoire elle est tournée vers le futur.<br /> J’appelle nombre d’entre nous à ne pas prêter l’oreille aux sirènes de faux espoirs pondus par des escrocs intellectuels sur des théories monétaires supposées participer au rétablissement imminent de l’Afrique. J’ai nommé le professeur Agbohou et son ouvrage, Le Franc CFA et l'Euro contre l'Afrique. Si je cite Agbohou, je lui associe également tous les charlatans qui disent travailler sur la création d’une monnaie unique africaine à l’horizon 2021. C’est du devoir des patriotes de dénoncer leurs néfastes desseins contre l’Afrique. Il faut copier ce qui est bien chez les autres à condition de bien comprendre les enjeux de ce que nous copions. La création d’une monnaie commune est un crime dans les conditions actuelles.<br /> Nous avons combattu, réclamé les indépendances dans les années 60. Dans un ballet de médiocrité sans nom nous avons détruits tous les efforts de la colonisation. Aujourd’hui nous réclamons le droit de mettre le feu à la maison Afrique.<br /> Si la volonté de nous en sortir égare certains parmi nous, la situation économique mondiale n’a jamais été aussi favorable pour un réel démarrage économique de l’Afrique. Le système économique mondial est en panne, les cartes sont rebattues par voie de fait. Les demandes en produits de base (pétrole, métaux etc.) sont de plus en plus fortes et pourtant le frein à main est tiré et personne ne s’agite réellement sur le territoire pour tirer avantage de la situation. Etonnant tout de même non ?<br /> Les donneurs de leçons sur la manière de sortir l’Afrique du pétrin, dont les méthodes se sont avérées infructueuses jusqu’à présent, sont eux-mêmes en proie aux dures réalités d’un monde déshumanisé où l’argent virtuel s’est fait roi guidé par des théories illusoires. Ils préconisent pour eux-mêmes des plans de relance économique quand l’Afrique se contente de cataplasmes inutiles.<br /> En 2010, le monde entier aura les yeux rivés vers l’Afrique du sud à l’occasion de l’organisation de la coupe du monde de football, c’est un évènement unique qui appelle l’Afrique à ne pas rater son rendez-vous avec l’histoire. J’appelle tous les sportifs africains et tous les africains qui sont appelés à participer à cet évènement à écrire les pages de l’histoire de l’humanité avec des lettres de l’espoir et de l’ingéniosité. J’appelle les pays africains à rompre avec les pratiques séculaires qui sont solidement chevillées dans la médiocrité et l’improvisation.<br /> Malgré le lot de douleurs de l’année 2008, peu importe les corps de nos enfants charriés par l’océan, peu importe les fleuves de sang dont la terre de nos ancêtres s’abreuve malgré elle, peu importe les viols perpétrés par des hommes en armes, peu importe les enfants qui fouillent les poubelles pour se nourrir, peu importe le nombre croissant de malades sans espoirs, peu importe la corruption, peu importe la sauvagerie et la barbarie liées à l’ignorance, peu importe notre inconscient et incommensurable décalage temporel, je fais un rêve qu’un jour nombreux seront nous dans quelques temps pour mettre un terme à tout ceci et construire une Afrique forte, capable de rivaliser avec les meilleurs et de bâtir un avenir meilleurs pour les enfants.<br /> Les espoirs et les rêves brisés des enfants, les détournements de deniers publics, la fuite des élite, les arrestations arbitraires, la corruption à grande échelle, le tribalisme, la prostitution à grande échelle, les tourments du SIDA, la présence de despotes incompétents qui s’accrochent au pouvoir, la consommation abusive et maladive d’illusions religieuses afin de guérir nos angoisses existentielles, les élections supposées, truquées ou magnifiées de futurs bourreaux etc. tout cela sera un mauvais rêve. L’Afrique écrit simplement de nos jours les pages les plus noires de son histoire. Acteurs forcés ou spectateurs tout est question de notre niveau de conscience.<br /> Les vrais patriotes africains doivent penser la construction de notre continent, doivent rompre avec des modèles socio-économiques et politiques qui conduisent vers des impasses intellectuelles et par conséquent physiques. Je suis encore parmi les rares personnes à avoir dénoncer l’inconsistance du modèle politico-socio-économique occidental.<br /> Maintenant que preuve est faite qu’entre le schéma de pensées et la réalité il y a un faussé, que dis-je un abîme, nous nous devons de tirer des leçons de cette expérience malheureuse afin de reconsidérer notre postulat et bâtir d’autres modèles de société.<br /> On peut regarder la situation de l’Afrique et avoir mal, se boucher les yeux, participer à l’enfoncer encore plus ou œuvrer avec nos maigres moyens pour tirer la conscience collective vers le haut. Est-ce un choix délibéré ? Est-ce l’expression d’une histoire humaine à un moment précis qui est une goutte d’eau dans le flot incessant d’un temps infini ? La colère, la soumission, la révolte, la haine ne participent pas à mon sens à promouvoir le réel changement. La conscience mature à notre insu se nourrissant de nos actes et de ceux de nos contemporains.<br /> Sachons tirer les leçons de ce qui grandit l’humanité, essayons de nous hisser à des niveaux de consciences qui nous honorent.<br /> Pendant que certains sont mus par des certitudes, moi je m’étonne et je doute car le monde est divers et ondoyant.<br /> L’Afrique est appelée à se lever, participons avec nos moyens à l’aider à se lever. <br /> Comment me direz-vous ? En prenant déjà conscience que c’est possible et en œuvrant avec ses moyens pour participer à la prise de conscience que cela est possible.<br /> A la question de savoir quand cela sera-t-il possible je réponds quand nous serons nombreux assez pour inverser la tendance actuelle.<br /> Sur cette note d’espoir car c’est sur ce thème que je bâtis cette allocution, je vous souhaite à tous frères et sœurs, tous mes vœux pour l’année 2009.<br /> Heureuse année 2009 sur le continent et à toute la diaspora. Heureuse année 2009 à tous les peuples opprimés qui vivent les douleurs du dard malfaisant de l’oppression. Tout est possible.<br /> Heureuse année 2009<br /> Mouyabi<br /> Réprésentant du MPN
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QUELQUES ANALYSES ET QUELQUES IDEES<br /> <br /> Une partie importante du livre d’Agbohou consiste à torpiller l’Euro sous prétexte que c’est une monnaie forte. Des exemples décontextualisés pris par ci et par là ont nourri l’aigreur des Africains et accrus le ressentiment envers le France. L’Euro fort, dollar faible, monnaie forte et monnaie faible sont des expressions qui appartiennent simplement au jargon politico médiatique courant. Quelle est la pertinence de ces notions d’un point vue économique et quels sont les réels points de blocage de nos économies ? Voila le réel défi ce document. Ces expressions autant le dire tout de suite qui semblent de bon sens, a priori, ont probablement un sens économique faible ou tout au moins fragile quand on tente d’en donner des explications strictement économiques.<br /> <br /> Notion de monnaie Forte<br /> <br /> « Le problème est que fréquemment est utilisée, dans le vocabulaire politique et médiatique, la notion de force de la monnaie. Alors même que l’on constate qu’il n’existe aucune relation entre le niveau élevé du taux de change d’une monnaie et la puissance de son économie. Que fréquemment, des pays ou des épisodes historiques qui les ont caractérisés ont conduit à montrer exactement l’inverse. Les politiques consistant à apprécier la monnaie rendaient exsangues les économies, les affaiblissaient. »<br /> <br /> Par exemple, entre 1990 et 2004, le taux de change de l’euro a évolué en sens inverse de la croissance économique de la zone euro. Ainsi, l’euro s’apprécie de 1991 à 1996, en période de croissance molle, l’euro se déprécie jusqu’en 2000 quand la croissance accélère, et il s’apprécie à nouveau entre 2000 et 2004. Autrement dit, la demande externe est restreinte au moment où la demande interne est déjà faible et, inversement, la demande externe est renforcée lorsque la demande interne est forte.<br /> <br /> La force d’une monnaie n’est pas un concept économique<br /> <br /> « Nous avons hérité de ce concept parce qu’il a désigné une politique, celle du franc fort. Lorsque les Américains disent qu’ils veulent que leur monnaie soit forte, ils le disent à la fois quand l’euro vaut 0,8 dollar, quand le dollar est fort, ou quand l’euro vaut 1,32 dollar. Ils tiennent toujours ce discours quel que soit le niveau du dollar. Aujourd’hui, le dollar est faible par rapport à l’euro, mais les Américains ne sont pas en train de gémir devant la faiblesse de leur monnaie. Au contraire, ils disent que leur monnaie est forte parce qu’ils savent très bien, comme tous les économistes, que le concept de faible ou fort appliqué à une monnaie est une figure rhétorique. »<br /> <br /> Il semble que le concept de force d’une monnaie relève davantage de l’imaginaire, du symbole, collectif que des réalités économique sous jacentes, en tout cas en ce qui concerne l’euro et par voie de fait le CFA.<br /> <br /> Corrélation entre force de la monnaie et force de l’économie<br /> <br /> « Mais il n’existe pas de relation générale. Ce que l’on peut affirmer, c’est qu’en principe, ce qui génère l’augmentation du taux de change, la “force” d’une monnaie, c’est la bonne santé de l’économie. Et non l’inverse. Hors la majorité des économies des pays africains sont moribonds. Il y a donc un risque majeur à vouloir créer une monnaie quand on n’a pas des économies capables des soutenir cette monnaie là. Le constat qui s’impose dès lors c’est quelle que soit l’économie, les taux de change ont tendance à se déprécier en période de récession et à s’apprécier en période de croissance. » Exception faite de la zone euro. Certes, la croissance économique se porte mieux depuis 2004, mais en aucune manière ce regain de croissance ne permet d’expliquer l’appréciation disproportionnée de l’euro.<br /> <br /> Attention à la loi de causalité : méfions nous des simplismes<br /> <br /> « Ce n’est pas l’euro fort qui pourrait faire l’Europe forte et donc les pays de la zone CFA des zones d’économies prospères en Afrique, mais le contraire. La force de la Zone économique de la zone CFA pourrait se transmettre au CFA. C’est parce que l’euro/CFA est fort que les entreprises sont peu compétitives, et non pas l’inverse. Un euro fort signifie l’augmentation en devise étrangère des prix des biens et des marchandises produits en Europe corrélativement dans la zone CFA. (…) Donc on voit bien que c’est la force de la monnaie qui rend l’économie moins compétitive. C’est pourquoi je disais qu’il fallait inverser la causalité. C’est lorsque les entreprises sont très compétitives que la monnaie peut s’apprécier. Non seulement l’appréciation de la monnaie n’est pas un moyen de rendre les entreprises plus compétitives, mais au contraire, de détruire leur compétitivité. »<br /> <br /> Logiquement, lorsque les entreprises sont compétitives, la croissance et l’emploi progressent, la situation économique globale s’améliore, et cela doit contribuer à l’appréciation de la monnaie du fait de l’afflux de capitaux dans la zone sous la forme d’investissements productif et financiers.<br /> <br /> Tirons avantage d’un euro Fort : compétitivité et délocalisations<br /> <br /> « Si aujourd’hui certains pays Européens se plaignent d’un euro fort, c’est parce qu’ils constatent que le niveau élevé du taux de change de l’euro conduit à accélérer la désindustrialisation et à la délocalisation hors de l’Europe. Mais cette désindustrialisation de l’Europe pourrait profiter à l’Afrique si elle sait faire valoir ses avantages relatifs .Parce que certaines entreprises industrielles n’exportent plus, ou beaucoup moins, et donc finissent par décider de s’implanter, au moins partiellement, en zones monétaires faibles comme la zone dollar, de délocaliser une partie de leurs activités. La question reste donc pourquoi pas ne faisons nous rien pour attirer ces délocaliser en Zone CFA ? Il ne s’agit pas de savoir si une monnaie est forte ou faible, la vraie question est de savoir si une économie est forte ou faible. Il est évident que si la gestion de la monnaie conduit l’ensemble des entreprises à délocaliser de plus en plus leurs activités, la force de la monnaie accélérera le déclin de l’économie. »<br /> <br /> Je rejoins toutefois le frère Agbohou sur un point. Car si, clairement, on ne peut se satisfaire d’une monnaie dont le taux de change pèse sur les performances économiques de la zone, on peut se demander à quoi bon être fort, ou encore, peut-on réellement parler de force ?<br /> <br /> La non-attractivité de la de la zone CFA malgré l’appréciation d’une monnaie forte<br /> <br /> « Si des capitaux étrangers ne viennent pas s’investir dans la zone CFA, c’est bien parce qu’ils n’ y trouvent pas un avantage. Et que donc ils considèrent la zone CFA comme un comme une zone peu compétitive, rigide, ayant une main-d’œuvre paresseuse et étouffé par les réglementations administratives. C’est donc bien une preuve de ce qu’il y a une cause efficiente au refus catégorique des investisseurs notamment sur les rigidités des économies des pays de la zone CFA, qui ne ressort pas davantage de la rhétorique que de la réalité. La vraie question n’est pas celle de faire un concours de beauté entre pays pour attirer le maximum d’investissements étrangers, l’Afrique est un continent peu développé. elle se doit de tirer avantage de la puissance économique de l’Europe – c’est quand même le marché le plus riche du monde (450 millions d’habitants ayant un niveau de revenu élevé) –, et de faire démarrer l’Afrique la demande interne, c’est-à-dire l’investissement, l’industrialisation et la consommation. »<br /> <br /> La compétitivité ne s’obtient en faisant en sorte d’accroitre la taille du marché global, commun et unique, pour le bien de chacun et le bien de tous. Autrement dit, il faut substituer une logique de croissance à une logique de part de marché, ou encore, il convient de remplacer une stratégie, un jeu à somme nul – Win/Loose (ce que gagnent les uns, le sautes le perdent) – par un jeu à somme positive – Win/Win ou tout le monde est gagnant.<br /> <br /> Des gains de productivité à la compétitivité<br /> <br /> « Mais pour cela, il faut conduire une stratégie presque inverse à celle qui est aujourd’hui conduite. A savoir une stratégie de productivité, d’augmentation des salaires. L’un étant le corollaire de l’autre. Si la productivité augmente, cela signifie que les travailleurs africains produisent davantage en une journée. Et il est donc normal que leur journée leur soit davantage payée. La productivité peut augmenter en mécanisant en automatisant en robotisant et en changeant les méthodes de production.Alors qu’aujourd’hui avec les politiques d’ajustement structurels on essaie de réduire les salaires pour gagner en compétitivité par rapport aux autres pays et, dit-on, par rapport au reste du monde, i.e. la stratégie exactement inverse. Si je dis “dit-on”, “par rapport au reste du monde”, c’est parce que l’argument est complètement fallacieux. Si je baisse les salaires de deux points pour gagner en compétitivité, mais que d’un autre côté le CFA s’apprécie de 50 %, cela signifie que d’une main j’ai étouffé la demande interne dans la zone CFA, donc le pouvoir d’achat des africain, mais que de l’autre j’ai augmenté les salaires sur les marchés mondiaux. On voit donc bien qu’on est là aussi en pleine contradiction, en pleine rhétorique. »<br /> <br /> On ne peut durablement gagner en productivité, et donc durablement gagner en compétitivité, en baissant le niveau des salaires, en arrosant achetant les armes en payant les militaires et les tortionnaires au détriment de l’outil de production de nos économies. En effet, les salariés sont d’autant plus productifs qu’ils sont motivés par des salaires plus élevés. On sait aussi que la hausse de la production et de la croissance potentielle dépend des gains de productivité. Et ce sont bien ces gains de productivité qui en réduisant les couts unitaires de production permettent d’améliorer durablement la compétitivité hors prix et la compétitivité-prix d’une économie.<br /> <br /> De l’absence de marges de manœuvre au sein de la zone CFA<br /> <br /> « Maintenant, il faut bien comprendre que les difficultés dans lesquelles se trouve les pays des la zone CFA aujourd’hui ne tiennent pas uniquement au Cfa et à la force de l’euro en soi, mais à la forme de gouvernement et de gouvernance que s’est donnée les différents pays membres qui constituent la zone CFA. Il n’y pas un fil conducteur quant aux démarches des différents pays de ces différents zones économiques. Quels sont les objectifs ? Quels sont les moyens qu’ils se donnent pout atteindre ces objectifs ? Une économie puissante doit disposer d’instruments puissants de gestion. Les instruments puissants de gestion d’une grande économie sont : la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique industrielle, la politique de change. Mais lorsque l’on observe les choses de près, on s’aperçoit que ces instruments ne peuvent être utilisés dans ces zones là, parce qu’ils sont soit absents soit verrouillés par la médiocrité des cancres qui nous gouvernent. »<br /> <br /> Le manque criard de politique économique claire dans la zone CFA<br /> <br /> « L’instrument monétaire est verrouillé non pas par Le Trésor public Français, mais par les gouvernements peu aguerris à la gestion du bien public, qui ne contentent de donner aux banques centrales locales uniquement la mission de stabilité des prix, que d’autre part, l’instrument budgétaire est verrouillé par l’incompétences notoires des gouvernements en place, et qu’enfin, l’instrument de politique industrielle est étouffé par la gabegie et empêché par la politique de la concurrence absurde dans les différentes sous-régions CEMAC, UEMAO. »<br /> <br /> La quasi absence de levier macroéconomique pour les économies de la zone CFA se traduit par l’obligation d’obtenir des résultats par le biais de politiques d’ajustements structurelles (PPTE oblige) consistant à agir sur le niveau des prélèvements obligatoires, sur celui des dépenses publiques, sur le niveau de la dette publique, … Or, de nombreuses analyse économiques montrent que si des réformes structurelles sont indispensables, elle aboutissent d’autant plus efficacement dans une environnement macroéconomique porteur qui implique de ne pas demander que des sacrifices à l’Etat et aux populations. Il semble qu’il y ait davantage complémentarité entre réformes structurelles et politiques macroéconomiques que substituabilité. Des économies très mal gérées<br /> <br /> « Quand on a verrouillé les instruments de gestion d’une économie, que reste-t-il ? Eh bien, il ne reste que les instruments de gestion des micro économies. C’est-à-dire la compétitivité “prix”. Et voilà pourquoi on se trouve dans la situation de décroissance dont nous souffrons tous, et notamment le pouvoir d’achat des salaires souffre. On est donc en pleine contradiction entre les moyens et les fins. »<br /> <br /> On ne peut pas réguler une économie peu ouverte qui dépend surtout de sa demande interne, comme une grande économie très ouverte, qui dépend bien plus de la demande externe. si l’Afrique toute entière c’est 1% du commerce international, la zone CFA représente combien ? 0.1% ?<br /> <br /> Des objectifs sans moyens<br /> <br /> Pour sortir du bourbier nous rêvons tous de notre passé pharaonique, d’une grande économie « La fin, c’est la grande économie puissante. Le moyen, c’est l’instrument de gestion de la petite économie ouverte. Alors de cette façon, on ne voit pas très loin. Exemple : les Afrocentristes, les pseudo-spécialistes en économie et en finance de l’Afrique avec les rêves pleins la tête et à grand renfort de déclarations, de rapports et de colloques et de réunions, rêvent de devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive du monde. Bravo ! C’est un bel objectif que celui de souhaiter être plus intelligent que les autres. Mais quels sont les moyens qu’on s’est donné pour cela ? Sortir du CFA et créer un nouvelle monnaie ? La diffamation et la diabolisation des autres ? Voilà donc un grand objectif et un tout petit moyen. Qu’on ne s’étonne pas alors que les objectifs ambitieux qu’on se donne ne soient pas atteints. »<br /> <br /> Le sentiment de déception lié à ce décalage entre finalités et moyens est potentiellement dangereux car il peut contribuer à alimenter des confusions et un sentiment de haine entre les frères à accroître la paupérisation de l’Afrique.<br /> <br /> Finalement, seul le Réalisme s’impose<br /> <br /> « Il faudrait accepter notre situation collective et notre retard, ne pas avoir peur de notre propre impuissance et nous donner les moyens de la gérer, se donner les instruments pour gommer notre retard. On voit bien où est le manque : il est du côté politique. Ces instruments ne peuvent exister vraiment que dans la mesure où il existe une autorité légitime qui puisse les utiliser. Cette autorité légitime ne peut être que politique, puisque c’est elle qui donne la légitimité dans un système. »<br /> <br /> Quand le manque de volonté politique pèse sur l’économie et, …, in fine, il n’y pas de miracles sur la construction politique et donc sur sa pérennité.<br /> <br /> mouyabi
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attention à Agbohou<br /> Les points bloquants de la création d'une nouvelle monnaie africaine<br /> Je tiens à revenir sur ce sujet car comme je l'ai fort bien souligné déjà c'est un point important. Et nous ne devons point laisser notre ressentiment guider nos choix mais uniquement la raison.<br /> Avant de crier victoire, nous nous devons de circonscrire une théorie dans la réalité afin de nous assurer de sa viabilité. Et ensuite valider que certains points bloquants trouvent solutions.<br /> Certes l'indépendance des pays africains passe par une totale indépendance économique notamment par l'exercice d'une souveraineté monétaire pleine et entière ; avec une création une gestion et autonome de cette monnaie.<br /> Mais cela doit se faire de manière rationnelle.<br /> Petits rappels théoriques :<br /> Dans la société politique, la monnaie est ce qui mesure la valeur marchande des biens et services échangés. C'est l'étalon de la valeur ; tout comme le mètre est l'étalon de la distance. A ne pas confondre avec l'argent. On appelle "argent", une quelconque quantité de monnaie.<br /> On peut cependant remarquer qu'il est aberrant que l'étalon de la valeur fluctue au gré du temps et des pays ; tandis que l'étalon de la distance (de la masse, du volume, etc.) est le même partout et toujours.<br /> D'où en théorie l'idée d'instituer une monnaie unique mondiale… Cette idée si théoriquement elle est viable dans la pratique elle se heurte à quelques écueils, le bien produit se dégrade ou se déprécie avec le temps et donc ne peut pas toujours avoir la même valeur. De plus cette valeur qu'on attribue à un bien ou service donné est très subjective et dépendante aussi de l'attachement que l'acheteur ou/et que le vendeur a pour ce ce bien ou ce service (exemple les objets d'arts ou tout ce qui a trait aux loisirs...)<br /> En résumé, la monnaie est donc bien l'étalon de la valeur (de la même manière que le mètre mesure les distances).<br /> - L'argent lui est un moyen de paiement, au même titre que la lettre de change, le chèque ou la carte bancaire.<br /> - l'argent a été crée comme unités physiques de "valeur marchande", de la même manière qu'une règle en plexiglas de 100cm est une unité physique/matérielle du mètre.<br /> Après cet aparté venons-en au sujet qui nous intéresse à savoir la création potentielle d'une nouvelle monnaie africaine. Pour aborder ce sujet, je propose d'interpeller le frère Agbohou ainsi que tous ceux qui le soutiennent dans sa croisade sur certains points.<br /> <br /> 1-La constitution des réserves monétaires<br /> En général certains pays fondent leur pouvoir monétaire sur leurs réserves d'or (US), de diamants, ou de leur production pétrolière (pays arabes), ou encore de leurs technologies, etc...<br /> Si à titre personnel il m'était donné de battre monnaie (ce qui est absurde, puisqu'en principe ce droit procède exclusivement du pouvoir public), alors cette monnaie serait la seule chose au monde dont je ne pourrais jamais manquer. Disposant par ailleurs de gisements de bauxite, manganèse, pétrole, or, diamant et bien d'autres ressources naturelles, l'Afrique est raisonnablement "riche", voire "richissime"…D'où l'on voit à quel point la situation actuelle de l'Afrique est absurde voire paradoxale. En théorie disposant d'une majorité de ressources naturelles de ce monde, l'Afrique a largement de quoi évaluer sa monnaie et durablement<br /> <br /> Ce raisonnement simpliste est la première erreur de certains économistes afrocentristes qui se pensent libérateurs et avant-gardistes.<br /> Ils oublient une chose fondamentale, les richesses dont disposent les Africains ne sont plus la propriété de l'Afrique et des Africains mais celles des multinationales occidentales comme Bolloré, Exxon, Simportex, ELF TOTAL FINA, DEL MONTE, etc. et des créanciers des pays africains du fait de nombreuses hypothèques que nos dirigeants ont souscrit en contrepartie de l'exploitation des richesses avec des contrats de 50ans-99ans afin d'acquérir des biens ou des services auprès de ces derniers. Après la crise économique des années 1990 les pays africains ont été contraints et forcés de brader tous leurs patrimoines publics au bénéfice de certaines multinationales.<br /> La question la plus logique est de donc de savoir où sont donc nos réserves réelles d'or ou de richesses ? Sur quoi fonderons-nous la valeur de notre nouvelle monnaie?<br /> Certains objecteront en me disant qu'on peut faire une évaluation des ressources naturelles encore à notre disposition et en prendre une unité fondamentale sur laquelle reposerait notre monnaie. Sauf que si nous le faisons c'est bien beau mais que laissons-nous n'avons comme héritage aux générations futures si la création de notre monnaie s'avère être un échec criard?<br /> Heureusement, les réserves naturelles, exploitées ou non constituent une richesse. On peut donc créer une monnaie, appelons la le Kamita et l'évaluer à une fraction fixe d'un gisement de diamant par exemple? Encore faudrait-il que le gisement de diamant soit encore à nous. Admettons cela pour ne pas passer pour le vilain qui refuse de créer une nouvelle monnaie. Mais la vérité en toute chose est bonne à dire et à savoir.<br /> En principe l'Etat est dépositaire du pouvoir monétaire par l'intermédiaire de la Banque Centrale Nationale... ce pouvoir monétaire ne s'autodétermine pas de lui-même il doit être le reflet de la valeur de l'économie locale (PIB) ou nationale (PNB)....par rapport à l'extérieur notamment...la monnaie mesure les richesses, mais ne les produit pas directement.<br /> Certes, pour une puissance privée (qui donc en principe ne dispose pas de pouvoir de battre-monnaie), il convient par exemple de proposer du temps de travail, afin d'obtenir quelque quantité de monnaie. Mais la puissance publique, l'Etat, qui en principe monopolise le pouvoir monétaire, peut disposer d'emblée de toute quantité de monnaie jugée nécessaire à l'action publique. Avec les conséquences que cela peut impliquer (déflation, inflation ou hyperinflation si la création de monnaie n'est pas maîtrisée et bien gérée.)<br /> Ceci pour dire qu'il faut un cadre juridique et politique pour circonscrire l'espace économique qui sera dépositaire de cette nouvelle monnaie. Dans l'absolu, l'Afrique toute entière serait le théâtre idéal. Mais représentant 1% du commerce mondial, il y a là un risque majeur à se mettre en change flottant.<br /> A ce stade des spéculations, je ne vois pas encore d'espace économique, de cadre juridique ni encore les accords politiques des potentiels Etats membres ni même une quelconque banque centrale. Il est important d'avoir un cadre politique car c'est bien beau de dire qu'on va utiliser des richesses africaines mais tous les pays africains ne disposent pas d'un sous-sol riche. Alors comment arriver à mettre sur le même piédestal tous les pays pauvres d'Afrique et des pays qui sont potentiellement riches ? Comment gérer les égoïsmes nationaux par exemple, contraindre le Congo démocratique avec les minerais du Shaba à payer pour des pays qui n'apporteront aucune garantie dans la construction de cette nouvelle monnaie. Soyons simplement concret ici.<br /> <br /> Pour parler un peu technique allons plus loin même si ce n'est pas ma spécialité car j'avoue ne pas aimer l'économie car à mon sens elle est assujettie à la politique et parler économie sans un cadre politique c'est divaguer. il est toute fois bon de savoir quelle est la voie à choisir pour créer cette nouvelle monnaie : la constitution d'une "masse critique", l'approche dite du "big-bang" , l'approche "gradualiste" ? La création d'institutions crédibles et fortes avant le lancement de la future union monétaire ? Un accord sur le pacte de la croissance et de stabilité, la poursuite de la mise en œuvre de divers critères de convergence et leur harmonisation après le démarrage de cette hypothétique union ?<br /> La création d'une nouvelle monnaie impose-t-elle ou se fait-t-elle avec la mise en place d'un fond de solidarité pour aider les pays les plus faibles économiquement et l'institutionnalisation d'un mécanisme conjoint de surveillance au niveau des institutions régionales légalement habilitées à mettre en œuvre le programme de coopération monétaire ? Toutes ces questions à mon sens sont des préalables à toute idée de création de la monnaie.<br /> 2-La monnaie : La kamita<br /> 2-1 Système de change : change fixe ou flottant ?<br /> Change fixe<br /> Si l'idée sous-jacente à la création d'une monnaie est de la passer en change fixe, dans ce cas là : A quelle monnaie l'arrimons nous ? Au dollar ou à l'euro ?<br /> Dans les deux cas que ce soit le Dollar ou l'Euro, on changera simplement d'échelle de soumission. On passera de quelques pays BEAC, BCEAO et BCC pour enchaîner l'Afrique entière. Je tiens donc à dire que si c'est la solution proposée, écartons là sagement et surtout ne parlons plus de système de change fixe dans la suite de ce document car un jour ou l'autre il faudra encore sortir de ce change fixe et cela ne nous mènera nulle part.<br /> <br /> Change flottant<br /> Si nous avons l'intention de créer une monnaie en change flottant ce qui paraît être la seule vraie alternative à la sortie du CFA. Mais la création d'une nouvelle monnaie et le choix d'aller au marché des changes imposent rigoureusement de valider certains points clés :<br /> Cette monnaie comme tout bien économique sera soumise à la rude loi de l'offre et de la demande. Hors, l'Afrique toute entière c'est 1% des échanges mondiaux. Alors cette monnaie si effectivement elle circulera tant bien que mal dans l'espace économique africain, le problème réside sur sa demande sur le marché des échanges. Qui peut-elle intéresser hormis les Africains eux-mêmes ? Donc si elle n'intéresse personne hormis les Africains elle risque de se déprécier et conduire l'espace économique monétaire qui sera son terreau à une économie hyper inflationniste.<br /> Les banques (Banque centrale et banques commerciales)<br /> La majorité des banques commerciales en Afrique aujourd'hui sont des banques étrangères qui attirées par l'appât du gain sont implantées en Afrique. Je ne suis pas un économiste avisé peut-être mais alors où sont les banques Africaines ? Ces banques occidentales ne vont-elles pas simplement transférer le fruit du travail des Africains en occident en faisant des bénéfices sur le dos des africains dans une vision globale d'ultralibéralisme ? Ou alors ce qui compte ce n'est pas tant la vision nationaliste mais le profit ?<br /> La banque centrale Africaine battra de la monnaie certes mais cette monnaie là sera achetée par les banques commerciales occidentales qui feront des bénéfices sur le dos des Africains.<br /> <br /> <br /> Le taux de change et la force de la monnaie<br /> Si l'on aborde ces notions que le frère agbohou juge qu'elles ont été créées pour embrouiller les Africains, c'est pour y donner une autre résonance. La "force" d'une monnaie réside dans sa saine et rigoureuse gestion. Tandis que corrélativement le "poids" d'une économie consiste, notamment, en ses ressources humaines, naturelles, capitalistiques/industrielles et technologiques. Il n'y a pas une stricte corrélation entre les deux certes mais il est bon de relever la nuance. C'est ainsi par exemple que la "force" de la monnaie argentine s'est réduite, comparativement au CFA ; alors que le "poids" de l'économie argentine reste supérieur à celui de l'UEMOA par exemple.<br /> Cette notion n'est donc pas un simple leurre mais bien une donné fondamentale à plusieurs niveaux à savoir un baromètre pour mesurer la saine gestion de notre future monnaie mais également le poids de nos économies mais dans les deux cas. Nous déplorons aujourd'hui des économies moribondes malgré une monnaie relativement forte.<br /> Je veux montrer que l'idée d'Agbohou qui prétend que le décollage de l'Euro est un poison pour les économies n'est pas toujours vraie. En effet, pour les entreprises étrangères exportatrices, la réduction des coûts de transport et l'ouverture de l'économie africaine peuvent être des atouts d'implantation considérables. À ces éléments s'ajoute le rôle joué par le taux de change. Dans ce cadre, un euro fort peut être aussi est un élément très favorable pour attirer les entreprises exportatrices européennes. Par ailleurs, les entreprises étrangères, telles Bel et Danone dans l'agroalimentaire ou encore Aventis dans la pharmacie, investiront d'autant plus pour le marché africain que le pouvoir d'achat des africains le permettra.<br /> Avant d'aller plus loin je veux bien apporter des contre-exemples au discours d'Agbohou. Je lui pose donc la question de savoir quelle est la parité actuelle du Zaïre qu'on appelle encore le Franc de la république démocratique du Congo par rapport à l'euro (1,00 CDF Congo/Kinshasa Francs = 0,00114836 EUR)et dans quel état se trouve l'économie du Congo démocratique ? En 1960 le Zaïre était plus fort que le Dollar à titre de rappel.<br /> Ok , laissons de côté le Congo et parlons du Zimbabwé , quel est l'état de la monnaie zimbabwéenne ?(1,00EUR=47.404,60ZWD ou 1 ZWD = 0,0000210950 EUR.) l'économie Zimbabwéenne ? hyperinflationniste : une bouteille de bière coûte 8.000.000Z$ Le Zimbabwe a fini par émettre un billet de banque de 10 Millions. En gros il y a une forte dépréciation de la monnaie zimbabwéenne. La principale conséquence de l'inflation c'est de réindexer la valeur des biens par rapport au travail. Pour simplifier dans cet exemple il faudra plus de travail aux Zimbabwéens pour acquérir le même bien pour la simple raison que la dépréciation de leur monnaie impose cet effort là.<br /> On a eu des exemples réels de pays africains qui ont refusé le "marché" vicié de la France avec son Franc CFA comme la Guinée Conakry de Sékou Touré et malgré toutes les richesses naturelles et humaines de ce pays il a aussi sombré dans la misère que tous ses voisins pour finalement revenir dans le "giron" francophone...Pourquoi? Situation actuelle (1 EUR = 6.897,01 GNF 1 GNF = 0,000144990 EUR). Certes l'échec de la tentative guinéenne, dans un contexte d'isolement, voire d'ostracisme politique, n'apporte pas la preuve que toute tentative est vouée à l'échec. Toutefois l'échec de la tentative guinéenne a des causes internes (régime dictatorial de Sékou Toure) et externe (isolement provoqué par la France...)...et c'est bien ce paramètre politique qu'il faut analyser en profondeur aussi pour éviter que les autres tentatives (futures) ne soient pas également voués à l'échec.... Si on va un peu plus loin, j'aimerais juste rappeler que l'allié de la Guinée sous Sékou Touré était la défunte URSS (un pays désargenté), et sa politique de terreur ne permettait pas en plus de corriger les erreurs d'orientation.<br /> Le Ghana a fait l'expérience de sa monnaie (Ghana Cedis) également les chiffres parlent d'eux-mêmes : Le 1 EUR = 15.725,33 GHC ou 1 GHC = 0,0000635917 EUR. Avec un 1€ on peut s'offrir le fruit du travail des Ghanéens alors qu'avec un Cedie Ghanéen on n'aura même pas droit à un bonbon.<br /> Les mêmes causes produisant les mêmes effets la Gambie est également à la traîne avec son Dalasi : 1 EUR = 31,6869 GMD et 1 GMD = 0,0315587 EUR. Cela vaut tout autant pour le Birr Ethiopien : 1 EUR = 15,0920 et ETB 1 ETB = 0,0662602 EUR. Dois-je citer également le Nakfa Erythréen 1 EUR = 23,7038 ERN 1 ERN = 0,0421873 EUR? Ou le franc djiboutien ? 1 EUR = 277,902 DJF 1 DJF = 0,00359839 EUR<br /> Peut-être que la souveraineté monétaire du Nigeria avec la Naïra est une raison de se féliciter<br /> 1 EUR = 185,594 NGN et par conséquent 1 NGN = 0,00538809 EUR<br /> Donc c'est bien beau de présenter des pays qui sont sortis du CFA et qui sont supposés avoir des économies florissantes. L'analyse partielle et biaisée d'Agbohou en ce qui concerne les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) pour illustrer la viabilité de certaines économies sortie du CFA est une approche quelque peu limite voire teintée de mauvaise foi car elle ne met pas en évidence les causes réelles qui ont dopé ces économies afin d'en faire des économies florissantes. Notamment les IDE, la manne du tourisme, les politiques fiscales de certains de ces pays pour attirer les capitaux étrangers et surtout l'investissement dans l'industrie pour sortir du système de production primaire et donner de la valeur ajoutée aux biens. Je renvoie ceux qui veulent plus clair sur le sujet sur les publications de Khadija El Issaoui, docteur et chercheur en économie.<br /> <br /> Dans le cas du Maroc plus précisément : la contribution des Investissements Directs Etrangers (IDE) à l'investissement global s'est améliorée, passant d'une moyenne annuelle de 1,36% entre 1970 et 1990 à 12,39% entre 1991 et 2005. Quant à la part des IDE dans la richesse nationale, le Maroc a réalisé une progression importante entre 1990 et 2006. Le stock d'IDE accueillis par le Maroc rapporté au PIB s'élevait en 2006 à 52% contre seulement 9,7 % en 1990. De ce point de vue, si le Maroc dépasse largement l'Algérie (8,9% du PIB) et l'Egypte (36,4 % du PIB), il souffre encore d'un certain retard face à des pays comme la Tunisie (71% du PIB). En effet, il semble que le capital étranger demeure insuffisant pour soutenir la croissance et la diversification nécessaire de l'économie marocaine comme le confirme l'examen de la politique de l'investissement au Maroc élaboré par la CNUCED en 2007. Voilà donc la vérité elle ne repose pas sur des approximations mais sur des faits.<br /> Il faut donc avoir la modestie de dire aussi que certaines tentatives isolées de création de la monnaie motivées par des théoriciens fantaisistes se sont avérées des échecs criards et notoires ; que certaines monnaies sont tellement faibles qu'elles asphyxient les économies des pays. Même si pour éclairé Agbohou ces notions sont faites pour faire peur et embrouiller les Africains.<br /> Seul compte, pour garantir une monnaie, le rapport de sécurité M/P permettant d'apprécier la qualité de la politique monétaire." Et d'exercer cette souveraineté avec probité, rigueur ; en appliquant des règles évidentes de bonne gestion/régulation des phénomènes monétaires.<br /> La théorie économique enseigne également que la dévaluation peut être un remède lorsqu'il est pratiqué par un pays dans un environnement international stable et si toutes les conditions favorables sont remplies. Lorsqu'une dévaluation se produit dans un pays, la valeur de sa monnaie diminue en termes de monnaie étrangère. Les prix des produits nationaux paraissent alors moins élevés à l'étranger et le pays est normalement avantagé dans le commerce international.<br /> Cette dévaluation n'est donc pas toujours comme l'a présenté Agbohou un poison pour nos économies.<br /> <br /> <br /> L'argent<br /> En quelle quantité sera produite cette nouvelle monnaie ? Quels sont les rouages de distribution de cette monnaie, quelles sont les formes (électronique, scripturale, fiduciaire etc.) que peut prendre cette monnaie dans la situation actuelle de nos pays ?<br /> Dans quelle fourchette allons-nous battre cette nouvelle monnaie (billets et pièces) ?<br /> <br /> <br /> Convertibilité par rapport aux monnaies fortes (£,$,€)<br /> Admettons qu'une monnaie forte et durable soit créée et que nous ayons de quoi produire une certaine quantité de monnaie.<br /> Comment jouer le jeu des spéculations et produire plus de monnaie que nécessaire (ce que font la plupart des pays occidentaux, car l'ensemble des valeurs monétaires est bien nettement supérieur à la valeur réelle des biens en circulation, mais cela ne serait pas nécessaire, il me semble dans un tel cas de figure). Si les occidentaux refusent toute convertibilité entre la nouvelle monnaie et leur monnaie ?<br /> <br /> Echanges internationaux en dollars ou en Euros<br /> Un fait avéré aujourd'hui c'est le fait que les échanges internationaux se font en dollars cependant, en achetant en dollars, nous finançons le déficit américain, raison pour laquelle les américains tiennent tant à imposer leur système. L'Europe l'a compris et a créé sa propre monnaie l'euro. Dans la perspective de la création d'une nouvelle monnaie comment nous nous défaisons de cette pratique ? Allons –nous imposer le Kamita comme autre alternative dans les échanges internationaux ? Ou alors allons nous nous contraindre la queue entre les pattes à acheter en Dollar avec l'inconvénient que cela comporte ?<br /> <br /> Dans le contexte international actuel où il faudra faire accepter notre monnaie pour le change notamment, ne sera-t-on pas obligé de respecter les règles orthodoxes de finance publique et de monnaie??<br /> La question qui se pose est celle des modalités de création et de fonctionnement de cette monnaie :<br /> En effet, les biens sont échangés en fonction de leur valeur d'échange relativement à d'autres biens et pour faciliter les échanges la monnaie comme réserve de valeur et unité de compte est utilisée.<br /> De fait, la valeur marchande d'un trajet à cheval est plus faible que la valeur marchande avec un train diesel. Ce n'est pas être versatile que de considérer que la valeur d'échange d'un trajet en train diesel est supérieure à la valeur d'échange d'un voyage à cheval.<br /> Je ne pense pas qu'il faille mobiliser des éléments psychologiques pour régler le problème de la valeur d'échange entre 2 biens. Alors comment réglons nous le problème de la future valeur d'échange entre la future monnaie appelons là le Kamita et des monnaies de notoriété publique comme l'Euro le Dollar ou la Livre Sterling.<br /> .<br /> 3-Sa viabilité<br /> Le facteur Humain (absence et gabegie)<br /> Nous avons besoin d'hommes et de femmes pour rendre viable notre monnaie mais la faiblesse du capital humain en Afrique au niveau local est un fait établi. Je m'explique. Prenons, l'exemple du Burkina, la plupart des cadres formés par les institutions universitaires burkinabé travaillent à Ouagadougou ou à Bobo-Dioulasso (cf. le livre d'Antoine Sawadogo) par contre les autres provinces sont insuffisamment dotées en personnels qualifiés pour suivre les stratégies élaborées définies depuis Ouagadougou pour l'ensemble du pays. C'est cela la faiblesse du capital humain au niveau local. Cet exemple du Burkina est aussi valable pour les 3 pays à gros effectif de diplômés de l'UEMOA le Bénin, la Côte d'Ivoire, et le Sénégal mais également pour la majorité des pays de la zone CFA. Cela entraîne de gros problèmes de coordination et je n'ose imaginer sur le plan Africain tout entier ou dans des pays comme le Libéria, le Tchad, la sierra Leone, le Soudan etc.<br /> Si à cela j'ajoute des pays comme le Sénégal ou le Mali qui ont déjà signé des accords avec la France dans le cadre de l'immigration choisie en somme le peu de matière grise à disposition ira combler les effectifs déficients des pays développés.<br /> Je veux bien passer sous silence le phénomène poignant de l'exode des cerveaux africains. Alors comment plombée par un facteur humain hautement déficient, cette monnaie va-t-elle pouvoir s'exprimer pleinement ?<br /> Les rouages de fluidification de l'économie<br /> - Les moyens de production (technologie/tracteurs vs machettes/houes/daba etc.)<br /> - Le transport (routes, chemin de fer, avion, bateau etc.)<br /> - Les réseaux de distribution (grossistes/détaillants/intermédiaires/marchés)<br /> - Les industries de transformation<br /> En toute honnêteté, l'Afrique dispose-t-elle de ces infrastructures essentielles non seulement à la production de sa richesse et mais aussi à l'évaluation de celle-ci par la nouvelle monnaie ?<br /> Les facteurs d'attractivité de l'économie<br /> Des études ont montré que les investisseurs étrangers attirés uniquement par la politique de privatisation et également par les mesures d'incitation fiscale et financière sont irréguliers, volatils et non durables. Ces caractéristiques bien qu'essentielles, ne sont pas suffisantes au décollage économique. Dans ce sens, les pays Africains se doivent dons d'accroître le niveau d'IDE au-delà des simples privatisations d'entreprises publiques.<br /> Quant aux autres facteurs d'attractivité, l'analyse de la structure industrielle des pays de la zone franc (Kamita) de 1960 à 2007 montre un tissu industriel quasi inexistant il s'en suit un potentiel d'attractivité faible. En plus, la présence d'une main-d'œuvre pas suffisamment qualifiée est également un frein à l'investissement, notamment dans les industries à haute intensité technologique comme l'aéronautique et l'électronique.<br /> Ce résultat nous permet de déduire que les politiques d'investissement dans le capital humain ont un impact négatif et sont à créer et à renforcer. Ces politiques auront un double effet dans la mesure où elles permettront d'attirer les IDE et également de maximiser leurs retombées positives.<br /> <br /> Le facteur technologique<br /> La tendance actuelle va vers la dématérialisation de la monnaie mais cette dématérialisation se sert des moyens technologiques. Hors l'Afrique présente un retard technologique conséquent alors comment allier le retard technologique actuel et la dématérialisation de la monnaie qui vise simplement une plus grande sécurité des échanges mais plus encore une rapidité. Time is money disent les Anglo-Saxons. Prenons un exemple camerounais : un fonctionnaire officiant à Yokadouma (sud-est du pays) doit faire le déplacement à la trésorerie de Yaoundé afin de toucher son salaire. Faire face à tous les fonctionnaires, aux moyens de paiement rudimentaires, à l'absence de structure bancaire à Yokadouma, etc. Coût de la transaction : deux semaines.<br /> La majorité des régions de l'Afrique, comme l'Afrique occidentale par exemple il n'y a presque pas d'infrastructures, d'équipements, de moyens de communication etc.) et donc où il y a presque tout à faire, alors comment cette nouvelle monnaie va-t-elle arriver jusqu'aux populations pour qui elle est supposée être créée ?<br /> Le retard technologique du continent a des conséquences sur ses quantités de production mais aussi sur la qualité des produits. Or, sur le marché international, nous faisons face à une concurrence multiple (quantitative, qualitative, faiblesse des coûts de production) imposée par les autres pays. Comment l'Afrique, affublée de sa seule monnaie flambant neuve, peut-elle espérer lutter dans un marché hyper concurrentiel sans avoir recours à des ersatz économiques financés par l'occident tels le commerce équitable etc . ?<br /> <br /> Les acteurs économiques<br /> Où sont les entreprises championnes et nationales, voire régionales, dans la zone de l'UEMOA (Union économique et monétaire de l'Afrique de l'ouest) et dans la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) ? Où sont les entreprises à majorité de capitaux sénégalais, béninois, congolais, tchadiens, qui exploitent les gisements miniers et le coton et qui exportent sur les marchés mondiaux ? Où sont les spécialistes africains, banquiers, traders, actionnaires, des entreprises de nationalités béninoises, congolaises capables d'influencer la stratégie des entreprises nationales ?<br /> Où sont les acteurs économiques qui permettront à la nouvelle monnaie africaine de vivre et de survivre ?<br /> <br /> Géopolitique internationale<br /> Dans ce volet j'aimerai non pas débattre sur la géopolitique mais soumettre cette petite histoire au crible du raisonnement de tout un chacun. L'état de décrépitude des pays africains peut laisser penser que la dette est une catastrophe pour l'humanité, maintenant dans la plus extrême pauvreté des contrées entières possédant pourtant d'importantes richesses matérielles et humaines. Une tragédie sous-jacente, qui provoque en aval une multitude de drames insupportables. Mais cette tragédie n'est pas arrivée toute seule comme peut survenir un tremblement de terre ou un cyclone dévastateur. Elle est la conséquence de choix géopolitiques bien précis. Surtout elle est un puissant mécanisme de subordination des pays du Sud, un nouveau colonialisme en somme. Comme toujours, elle s'est jouée en 5 actes<br /> Acte 1 : les années 1960-1970<br /> <br /> Après la seconde guerre mondiale, les États-Unis ont instauré le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe. Ils ont investi massivement dans l'économie européenne pour l'aider à se remettre debout et les pays européens sont redevenus très vite des partenaires commerciaux privilégiés. De plus en plus de dollars (la monnaie de référence) circulent à travers le monde, et les autorités américaines tentent de freiner les demandes de conversion de dollars en or, pour ne pas assécher leurs coffres-forts. Elles encouragent alors les investissements des entreprises américaines à l'étranger, pour éviter le retour des dollars en excès et une flambée de l'inflation chez eux. Voilà pourquoi dans les années 1960, les banques occidentales regorgent de dollars (les eurodollars) pour lesquels elles sont en recherche de débouchés et d'investissements. Elles les prêtent alors aux pays du Sud, qui cherchent à financer leur développement, notamment les États africains nouvellement indépendants et les pays d'Amérique latine.<br /> <br /> A partir de 1973, le choc pétrolier apporte des revenus confortables aux pays producteurs de pétrole qui les placent à leur tour dans les banques occidentales : ce sont les pétrodollars. Là aussi les banques les proposent aux pays du Sud, à des taux faibles pour les inciter à emprunter. Tous ces prêts provenant de banques privées constituent la partie privée de la dette extérieure des PED.<br /> <br /> S'ajoutent à cela les États du Nord où à partir de ce choc pétrolier, la crise s'est installée. Les marchandises produites au Nord ont du mal à trouver preneur à cause de la récession et du début du chômage massif. Ces pays riches décident alors de distribuer du pouvoir d'achat au Sud, afin de les inciter à acheter les marchandises du Nord. D'où des prêts d'État à État, souvent sous forme de crédits d'exportations. En gros, je te prête 10 millions à bas taux, à condition que tu achètes chez moi des marchandises pour 10 millions... C'est la partie bilatérale de la dette extérieure des PED.<br /> <br /> Le troisième acteur de cette histoire de l'endettement est la Banque mondiale. Institution née en 1944 alors que les États-Unis étaient en position de force sur la scène internationale, elle est profondément antidémocratique puisque le système adopté pour les États-membres est "1 dollar, 1 voix". Les États-Unis possèdent plus de 17 % des droits de vote (ce qui leur fournit une minorité de blocage), alors que le groupe formé par 24 pays d'Afrique subsaharienne n'en détient que 2 %. A partir de 1968, son président est Robert McNamara, ancien ministre de la Défense américain qui a géré l'escalade de la guerre au Vietnam. Par l'intermédiaire de la Banque mondiale, McNamara va agir pour contrecarrer l'influence soviétique et les différentes tentatives nationalistes. Son combat va se placer sur le plan financier. De 1968 à 1973, la Banque mondiale va accorder davantage de prêts que pendant toute la période 1945-1968.<br /> <br /> Ces prêts ont plusieurs buts parfaitement clairs. Tout d'abord soutenir les alliés stratégiques des États-Unis (Mobutu au Zaïre, Suharto en Indonésie, la dictature brésilienne puis plus tard les dictatures argentine et chilienne...) pour renforcer la zone d'influence américaine. Ils servent également à stopper le développement de certaines politiques visant à l'obtention d'une indépendance économique (Nasser en Egypte avec la nationalisation du canal de Suez, N'Krumah au Ghana, Manley en Jamaïque, Sukarno en Indonésie, etc.).<br /> <br /> La Banque mondiale incite les pays du Sud à emprunter dans l'espoir affiché de financer la modernisation de leur appareil d'exportation et les connecter au marché mondial. C'est la partie multilatérale de la dette extérieure des PED.<br /> <br /> Pendant ces années, l'endettement est encore supportable pour les pays du Sud car ces prêts leur permettent malgré tout de produire davantage, donc d'exporter plus et de récupérer des devises pour les remboursements et de nouveaux investissements.<br /> <br /> Ces trois intervenants (banques privées, États du Nord, Banque mondiale), avec la complicité des classes dirigeantes du Sud, sont à l'origine d'une augmentation exponentielle de la dette (elle est multipliée par 12 entre 1968 et 1980), précédant un tournant tragique.<br /> <br /> Acte 2 : la crise de la dette<br /> <br /> A la fin de l'année 1979, pour sortir de la crise qui les frappe, lutter contre une inflation importante et réaffirmer leur leadership mondial après les échecs cuisants au Vietnam en 1975, en Iran et au Nicaragua en 1979, les États-Unis amorcent un virage ultralibéral, qui sera poursuivi après l'élection de Ronald Reagan à la présidence. Depuis quelques mois déjà, le Royaume Uni fait de même avec le gouvernement de Margaret Thatcher. Paul Volcker, le directeur de la Réserve Fédérale américaine, décide une forte augmentation des taux d'intérêt américains dans le but d'attirer les capitaux et ainsi de relancer la machine économique américaine. Les investisseurs de toute la planète sont donc fortement incités à placer leur argent aux États-Unis. Mais quel rapport avec la dette ?<br /> <br /> C'est que jusque là les taux d'intérêt des emprunts accordés aux États du Sud étaient certes faibles, mais variables et liés aux taux américains. De l'ordre de 4-5 % dans les années 1970, ils passent à 16-18 % au moins, voire davantage au plus fort de la crise, car la prime de risque devient énorme. Par conséquent, du jour au lendemain, le Sud doit rembourser trois fois plus d'intérêts. En plein milieu du jeu, les règles ont été changées de façon délibérée : le piège s'est refermé.<br /> <br /> De surcroît, les pays du Sud sont confrontés à un autre changement brutal : la baisse des cours des matières premières et des produits agricoles qu'ils exportent. La grande majorité des prêts a été contractée dans des monnaies fortes comme le dollar. Au cours des années 1970, les pays débiteurs doivent donc se procurer de plus en plus de devises pour rembourser leurs créanciers. Ils tentent alors d'exporter encore plus (café, cacao, coton, sucre, arachide, minerais, pétrole, etc.) pour récupérer davantage de devises, ce qui fait encore baisser les cours, vu l'absence de demande supplémentaire au Nord. Le Sud se retrouve pris dans l'étau de la dette sans bien sûr pouvoir faire face à ses échéances. C'est la crise de la dette.<br /> <br /> En août 1982, le Mexique est le premier à annoncer qu'il n'est plus en mesure de rembourser. C'est la fin de l'acte 2, court mais brutal.<br /> <br /> Acte 3 : les plans d'ajustement structurel<br /> <br /> Cette crise de la dette résonne comme un coup de tonnerre dans le monde politique et économique. Les institutions internationales, censées réguler le système et prévenir les crises, n'ont rien vu venir.<br /> <br /> Dès qu'un pays est contraint de stopper ses remboursements, le Fonds Monétaire International (FMI) arrive en pompier financier. Mais un drôle de pompier, qui a exacerbé le vice des pyromanes...<br /> <br /> Plus personne d'autre ne veut prêter à ces pays qui ne peuvent plus rembourser. Le FMI est leur seul recours. Il accepte de prêter l'argent nécessaire (qui permet surtout de sauver les créanciers - souvent privés - du Nord), au taux fort bien sûr, mais à condition que le pays concerné accepte de mener la politique décidée par ses experts : ce sont les fameuses conditionnalités du FMI. En un mot, la politique économique de l'État endetté passe sous contrôle du FMI et de ses experts ultralibéraux. Là se situe l'apparition d'une nouvelle colonisation : une colonisation économique. Même plus besoin d'entretenir une administration et une armée coloniale sur place, le mécanisme de la dette se charge tout seul de gérer la dépendance.<br /> <br /> Les mesures préconisées sont inscrites dans un Plan d'ajustement structurel (PAS), qui correspond toujours au même schéma : abandon des subventions aux produits et services de première nécessité : pain, riz, lait, sucre, combustible... ; austérité budgétaire et réduction des dépenses, en général baisse drastique des budgets sociaux "non-productifs" (santé, éducation, subventions aux produits de base) ; dévaluation de la monnaie locale ; taux d'intérêt élevés, pour attirer les capitaux étrangers avec une rémunération élevée ; production agricole toute entière tournée vers l'exportation (café, coton, cacao, arachide, thé etc.) pour faire rentrer des devises, donc réduction des cultures vivrières et déforestation pour gagner de nouvelles surfaces ; ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières ; libéralisation de l'économie, notamment abandon du contrôle des mouvements de capitaux et la suppression du contrôle des changes ; fiscalité aggravant encore les inégalités avec le principe d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la préservation des revenus du capital ; privatisations massives des entreprises publiques, donc un désengagement de l'État des secteurs de production concurrentiels... La potion est très amère.<br /> <br /> Par exemple, au Mali, Alpha Oumar Konaré est élu Président en 1992, après la dictature du général Moussa Traoré. Sa politique est docile à l'égard du FMI et son but est le rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Il s'applique à promouvoir les activités marchandes privées et à assainir le secteur public, comme on dit au FMI. Les effectifs de la fonction publique passent alors de 45 000 en 1991 à 37 700 en 1998, et les salaires publics subissent une baisse en valeur réelle comprise entre 11 % et 18 %. La pression fiscale est passée de 8,5 % en 1988 à 14 % en 1998, tandis que les dépenses courantes sont passées de 15 % du PIB à 10,8 %. Et le gouvernement est tout fier d'en déduire que sur le plan des grands équilibres, "la politique d'ajustement a permis une amélioration notable" ! Sur les 90 entreprises publiques en 1985 au Mali, il en reste 36 en 1998, 26 ayant été liquidées et 28 privatisées. Si bien qu'en 1988, 75 % des recettes fiscales du gouvernement passaient dans la masse salariale de ses fonctionnaires, contre 27 % en 1998. C'est ce que le gouvernement qualifie d'"assainissement notable des dépenses". Et ça continue : en 2000, audits de la Caisse de Retraite du Mali (CRM) et de l'Institut National pour la Prévoyance Sociale (INPS) et adoption d'un plan d'assainissement de leurs finances ; vente de 60 % du capital d'Électricité du Mali (EDM) ; vente de l'Hôtel de l'Amitié ; privatisation à 35 % de la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (SONATAM), avec privatisation totale en vue ; liquidation de la Société Malienne de Matériel de Travaux Publics (SLMTP), de l'Office des Relais Touristiques (ORT) et de la Société Nationale de Recherche et d'Exploitation Minière (SONAREM).<br /> <br /> Pourtant le niveau de vie des populations ne décolle pas pour autant. Quelques chiffres suffisent : en 1999, le taux brut de scolarisation primaire est de 56 % ; le nombre moyen d'élèves par enseignant dans le primaire est 79 ; 27 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition ; 59 % de la population a accès à un centre de santé à moins de 15 km ; 17 % des logements sont équipés de l'eau courante et 12 % de l'électricité.<br /> <br /> Autre exemple : en juillet 1999, le FMI a accordé un crédit à Madagascar. En échange, le gouvernement procède à d'importantes réformes structurelles, comme la privatisation de la seconde banque publique du pays (une banque agricole), ainsi qu'à la libéralisation des secteurs des télécoms, de la pêche et des ressources minières. La compagnie pétrolière publique (Solima) fut privatisée avec retard, en juin 2000 seulement. Mais, comme le pays appliquait gentiment la politique qu'on entendait lui imposer, il méritait une nouvelle bouffée d'oxygène financière. Dès juillet 2000, la première tranche d'un nouveau crédit d'ajustement structurel de la Banque mondiale fut débloquée. C'est donnant-donnant...<br /> <br /> En outre, le FMI a l'habileté de faire reposer la responsabilité de ces décisions sur les gouvernements en place au Sud. Tous les ans, chaque État doit établir des rapports analysant la situation économique et traçant des perspectives pour l'avenir. Dans un sens ultralibéral, bien évidemment. Les prêts et rééchelonnements divers ne sont accordés qu'à condition que ces rapports aillent dans le "bon" sens, complétés par des visites de gentlemen de la Banque Mondiale ou du FMI pour s'en assurer directement. En fait, les institutions financières internationales font signer par les autorités en place la liste de leurs propres revendications, pour mieux expliquer le cas échéant qu'elles n'ont fait qu'entériner les choix des autochtones... Le mécanisme de la dette est un mécanisme de subordination très subtil et très impressionnant.<br /> <br /> Acte 4 : L'utilisation des sommes au Sud<br /> <br /> Les emprunts massifs contractés par les dirigeants des pays du Sud n'ont pourtant que très peu profité aux populations. La majeure partie fut décidée par des régimes dictatoriaux, alliés stratégiques de grandes puissances du Nord. Une partie importante des sommes empruntées a été détournée par ces régimes corrompus. Ils ont d'autant plus facilement accepté d'endetter leur pays qu'ils ont prélevé au passage des commissions avec le soutien des autres acteurs de l'endettement. Comment expliquer qu'à sa mort, Mobutu Sese Seko, à la tête du Zaïre pendant plus de 30 ans, disposait d'une fortune estimée à 8 milliards de dollars, équivalant aux deux tiers de la dette de son pays, sans compter l'enrichissement de ses proches ? Ou qu'à Haïti, en 1986, la dette extérieure s'élevait à 750 millions de dollars lorsque la famille Duvalier, qui a gouverné d'une main de fer pendant trente ans (d'abord François - dit Papa Doc - puis Jean-Claude - dit Bébé Doc), a pris la fuite vers la Côte d'Azur française avec une fortune évaluée à plus de 900 millions de dollars ? Quelle autre explication trouver à l'enrichissement de la famille de Suharto en Indonésie dont la fortune, au moment où il a été chassé du pouvoir en 1998 après 32 ans de règne, était estimée à 40 milliards de dollars, alors que son pays était en plein marasme ?<br /> <br /> Parfois, comme dans le cas de la dictature argentine (1976-1983), la situation est ubuesque. Pendant cette période, la dette a été multipliée par 5,5 pour s'élever à 45 milliards de dollars en 1983, essentiellement contractée auprès de banques privées, avec l'accord des autorités américaines. Dès 1976, un prêt du FMI avait donné un signe fort aux banques du Nord : l'Argentine de la dictature était fréquentable. La junte au pouvoir a recouru à un endettement forcé des entreprises publiques, comme la compagnie pétrolière YPF dont la dette externe est passée de 372 millions de dollars à 6 milliards de dollars, elle a donc été multipliée par 16 en 7 ans. Mais les devises empruntées à cette époque ne sont pratiquement jamais arrivées dans la caisse des entreprises publiques. Les sommes empruntées aux banques des États-Unis y étaient en grande partie replacées sous forme de dépôts, à un taux inférieur à celui de l'emprunt. On a assisté alors à un enrichissement personnel des proches du pouvoir dictatorial via des commissions importantes. A titre d'exemple, entre juillet et novembre 1976, la Chase Manhattan Bank a reçu mensuellement des dépôts de 22 millions de dollars et les a rémunérés à environ 5,5 % ; pendant ce temps, au même rythme, la Banque centrale d'Argentine empruntait 30 millions de dollars à la même banque à un taux de 8,75 %. Tout cela s'est fait avec le soutien actif du FMI et des États-Unis, permettant un maintien du régime de terreur tout en rapprochant l'Argentine des États-Unis après l'expérience nationaliste de Peron et de ses successeurs.<br /> <br /> Ainsi, la dette s'est accrue très vite, tout comme la richesse personnelle des proches du pouvoir. Ce fut également bénéfique pour les banques du Nord : l'argent revenait en partie dans leurs coffres, et pouvait être prêté de nouveau à d'autres qui l'ont eux aussi remboursé... De plus, la fortune des dictateurs était très utile aux banques car elle leur servait de garantie. Si soudain le gouvernement d'un pays endetté montrait de la mauvaise volonté à rembourser les prêts contractés au nom de l'État, la banque pouvait gentiment menacer de geler les avoirs personnels secrets des dirigeants, voire de les confisquer. La corruption et les détournements ont donc joué un rôle important.<br /> <br /> Par ailleurs, l'argent qui parvenait tout de même dans le pays emprunteur a été utilisé de manière bien ciblée.<br /> <br /> Les crédits sont allés en priorité aux méga-projets énergétiques ou d'infrastructures (barrages, centrales thermiques, oléoducs...), très souvent inadaptés et mégalomaniaques, que l'on a surnommés "éléphants blancs". Le but n'était pas d'améliorer la vie quotidienne des populations sur place, mais plutôt de parvenir à extraire les richesses naturelles du Sud et les transporter facilement vers le marché mondial. Par exemple, le barrage d'Inga au Zaïre a permis de tirer une ligne à haute tension sans précédent de 1.900 kilomètres vers le Katanga, province riche en minerais en vue de leur extraction. Mais cette ligne ne s'est pas accompagnée de l'installation de transformateurs pour fournir de l'électricité aux villages qu'elle survole...<br /> <br /> Cette logique prévaut encore régulièrement, comme le prouve la construction du pipe-line Tchad-Cameroun, lancé au milieu des années 1990 et permettant d'amener le pétrole de la région de Doba (Tchad, enclavé) au terminal maritime de Kribi (Cameroun), à 1.000 kilomètres de là. Sa mise en place se fait au plus grand mépris des intérêts des populations. Par exemple, à l'origine, pour indemniser les populations des dommages causés par ce projet cofinancé par la Banque mondiale et associant Shell, Exxon et Elf, les responsables ont proposé 3000 FCFA (4,5 dollars) par pied de manguier détruit, alors que selon le député tchadien Ngarléjy Yorongar, la première production de cet arbre peut donner 1000 mangues dont chacune peut se négocier environ 100 FCFA (0,15 dollar)...<br /> <br /> L'achat d'armes ou de matériel militaire pour opprimer les peuples a aussi compté dans la montée de l'endettement. Nombre de dictatures ont maintenu leur emprise sur les populations en achetant à crédit des armes, avec la complicité active ou passive des créanciers. Les populations d'aujourd'hui remboursent donc une dette qui a permis d'acheter les armes responsables de la disparition des leurs, que l'on pense aux 30.000 disparus en Argentine sous la dictature (1976-1983), aux victimes du régime d'apartheid en Afrique du Sud (1948-1994) ou du génocide au Rwanda (1994). L'argent emprunté servait aussi à alimenter les caisses noires des régimes en place, pour compromettre les partis d'opposition et financer des campagnes électorales coûteuses et des politiques clientélistes.<br /> <br /> Les prêts vont aussi en priorité à l'aide liée. L'argent sert alors à acheter des produits fabriqués par les entreprises du pays créancier, contribuant à redresser sa balance commerciale. Les besoins réels des populations des PED passent au second plan.<br /> <br /> Infrastructures imposées par les multinationales du Nord, aide liée, achat d'armes pour une répression massive, détournements et corruption, voilà à quoi ont servi les sommes empruntées pendant des décennies.<br /> <br /> Acte 5 : la coupe déborde<br /> <br /> Dans les années 90, dans leur très grande majorité, les pays en développement sont tombés sous la coupe du FMI. Mais rien n'est réglé pour autant, bien au contraire. La dette continue sa course folle, on l'a vu, et les crises financières se multiplient. L'ouverture totale du Tiers Monde aux capitaux étrangers et les mesures libérales imposées par le FMI ont attiré des capitaux fortement volatils, prêts à déguerpir dès les premiers signes de fragilité économique. Ce fut le cas en Amérique du Sud en 1994, puis en Asie du Sud-Est en 1997, en Russie en 1998, de nouveau en Amérique latine en 1999, en Turquie entre 1999 et 2002, en Argentine en 2001-2002, au Brésil en 2002. Mais toujours et partout, les mêmes recettes sont imposées : de nouveaux prêts en échange d'une libéralisation accentuée de l'économie. D'ailleurs ces nouveaux prêts alourdissent la dette, mais ne sont pas destinés à restaurer un peu de bien-être pour les populations du Sud. Ils sont juste là pour permettre à l'État en crise de rembourser ses créanciers du Nord, souvent responsables d'investissements risqués et hasardeux...<br /> <br /> A chaque fois, la priorité est donnée à la poursuite du remboursement de la dette. Ainsi, depuis la crise de 1994, les revenus des exportations de pétrole du Mexique transitent par un compte situé au États Unis, et un magistrat américain a l'autorisation de bloquer les flux de ce compte vers le Mexique s'il ne rembourse pas sa dette. Les États ainsi dominés par le FMI perdent leur souveraineté : c'est effectivement une colonisation économique.<br /> <br /> La dégringolade du prix des matières premières se poursuit inexorablement. Ce que l'on observe ressemble bien plus à du pillage des ressources du Sud qu'à des échanges commerciaux équitables.<br /> <br /> Au milieu des années 90, les dirigeants des pays les plus riches sont particulièrement inquiets pour le système financier international. En 1996, le sommet du G7 de Lyon décide donc de lancer une initiative fort médiatisée pour alléger quelque peu la dette des pays pauvres : l'initiative PPTE ("Pays pauvres très endettés").<br /> <br /> Cette initiative, renforcée au sommet du G7 de Cologne en 1999, est censée alléger la dette des pays pauvres et très endettés. Mais elle est mal née : elle ne résout rien. Elle ne concerne qu'un petit nombre de pays très pauvres (42 sur 165 PED) et son but se limite à rendre leur dette extérieure soutenable. Le FMI et la Banque mondiale essaient d'alléger la dette juste ce qu'il faut pour mettre fin aux arriérés et aux demandes de restructurations, sans même y parvenir d'ailleurs. Mais surtout ils profitent de cette initiative qui semble généreuse pour imposer un renforcement de l'ajustement structurel. Malgré une apparence de changement, la logique demeure.<br /> <br /> Pour bénéficier d'un allégement de dette dans le cadre de l'initiative PPTE, les étapes sont nombreuses et exigeantes, et nécessitent un temps démesurément long.<br /> <br /> Tout d'abord, les pays susceptibles d'y prétendre doivent, selon le FMI, "avoir un degré d'endettement intolérable" et "établir des antécédents positifs dans la mise en œuvre de réformes et de bonnes politiques économiques au moyen de programmes appuyés par le FMI et la Banque mondiale". Il s'agit d'un véritable parcours du combattant. Le pays concerné par cette initiative doit d'abord signer un accord avec le FMI afin de mener pendant une période de trois ans une politique économique approuvée par Washington. Cette politique s'appuie sur la rédaction d'un Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Ce document précise dans le détail la liste des privatisations, les mesures de dérégulation économique permettant de générer des ressources pour le remboursement de la dette d'une part, et comment d'autre part les fonds résultant de l'allégement seront utilisés, notamment pour lutter contre la pauvreté. On voit la contradiction.<br /> <br /> À l'issue de cette période de trois ans, le FMI et la Banque mondiale cherchent à savoir si la politique suivie par ce pays est suffisante pour lui permettre de rembourser sa dette. Le critère retenu pour déterminer une éventuelle insoutenabilité de la dette est le rapport entre la valeur actuelle de sa dette et le montant annuel de ses exportations. Grosso modo, si ce ratio est supérieur à 150 %, la dette est estimée insoutenable. Dans ce cas, ce pays atteint le point de décision et est déclaré admissible à l'initiative PPTE.<br /> <br /> Un pays ayant atteint favorablement le point de décision doit alors poursuivre l'application des politiques agréées par le FMI et rédiger un DSRP définitif. La durée de cette période varie entre un et trois ans, elle est déterminée par la rédaction du DSRP et la mise en œuvre satisfaisante des réformes-clés convenues avec le FMI. Ces réformes-clés correspondent en fait à un renforcement de l'ajustement structurel des années 1980 et 1990, rebaptisé DSRP pour la circonstance.<br /> <br /> Puis arrive le point d'achèvement. Le pays bénéficie alors d'une légère réduction du stock de sa dette extérieure de façon à la rendre soutenable. L'allégement permet finalement de faire payer les PED au maximum de leurs possibilités. En fait, on annule essentiellement les créances impayables. L'initiative PPTE est avant tout destinée à garantir la pérennité des remboursements et à dissimuler le renforcement de l'ajustement structurel sous une apparence de générosité. En 2000, soit quatre ans après le début de l'initiative, les 42 PPTE ont transféré des sommes colossales au Nord : le transfert net sur la dette a été négatif pour eux d'environ 2,3 milliards de dollars.<br /> <br /> Dès 2000, la CNUCED est très claire : "Les espoirs que l'on fonde actuellement sur la mise en œuvre de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) ne sont pas réalistes. L'allégement de la dette envisagé ne suffira pas à rendre celle-ci supportable à moyen terme (...) ; par ailleurs, l'ampleur de l'allégement de la dette et la manière dont il interviendra n'auront pas d'effets directs majeurs sur la réduction de la pauvreté."<br /> <br /> Au total, 34 parmi les 42 PPTE sont des pays d'Afrique subsaharienne, auxquels il convient d'ajouter 4 pays d'Amérique latine (le Honduras, le Nicaragua, la Bolivie, le Guyana), 3 pays d'Asie (le Laos, le Vietnam et Myanmar) et le Yémen. Seuls les pays très pauvres et très endettés peuvent espérer de légers allégements. Ainsi le Nigeria est très endetté, mais comme il s'agit d'un pays producteur de pétrole, il n'est pas jugé assez pauvre. Haïti, un des pays les plus pauvres de la planète, n'est pas jugé assez endetté pour être éligible. Et les pays où vivent la plupart des pauvres de la planète ne sont pas concernés : la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Brésil, l'Argentine, le Mexique, les Philippines, le Pakistan, etc. Les PPTE ne représentent que 11 % de la population totale des PED. Comment espérer sortir de l'impasse financière actuelle où sont plongés tous les PED avec une telle initiative ?<br /> <br /> Même ces 42 pays ne seront pas tous bénéficiaires d'allégements. En effet, le Laos ne demande pas à profiter de cette initiative, parce que ses dirigeants jugent qu'elle apporte plus d'inconvénients que d'avantages. De plus, 4 pays sont arrivés au point de décision et ont eu une réponse négative : l'Angola, le Kenya, le Vietnam et le Yémen. Leur endettement est jugé soutenable, même si par exemple l'Angola, ravagé par 25 ans de guerre civile entretenue par les multinationales pétrolières, a dû affronter en 2002 une famine sans précédent sur son territoire... Enfin, les prévisions indiquent que trois autres pays ne sont pas en mesure de bénéficier de l'initiative (à cause d'un état de guerre ou d'un manque de coopération avec les pays riches) : le Liberia, le Soudan et la Somalie, ainsi sanctionnés parce qu'ils ne sont pas politiquement corrects. L'initiative PPTE concerne donc au mieux 34 pays.<br /> <br /> En décembre 2002, 26 pays avaient atteint le point de décision, et 6 d'entre eux avaient atteint le point d'achèvement : l'Ouganda, la Bolivie, le Mozambique, la Tanzanie, le Burkina Faso et la Mauritanie.<br /> <br /> La CNUCED est toujours très lucide dans son rapport de septembre 2002 : "Après presque deux décennies de programmes d'ajustement structurel, la pauvreté a augmenté, la croissance est le plus souvent lente et erratique, les crises rurales se sont aggravées et la désindustrialisation a mis à mal les perspectives de croissance. Depuis deux ans la réduction de la pauvreté est devenue l'objectif fondamental des programmes et des activités des institutions financières internationales en Afrique et dans d'autres pays à faible revenu. Ce changement d'attitude mérite d'être salué. Mais y a-t-il eu une évolution des esprits ?" Ou encore : "Un examen détaillé des mesures macroéconomiques et d'ajustement structurel figurant dans les DSRP permet de constater qu'il n'y a pas de remise en cause fondamentale des conseils formulés dans le cadre de ce que l'on appelle le Consensus de Washington." Detlef Kotte, l'un de ses cadres dirigeants, n'hésite pas à écrire : "Le FMI ou la Banque mondiale ont changé les mots, changé les sigles, changé leur mode de consultation, mais n'ont rien changé à leur credo." On le voit, aujourd'hui le problème de la dette reste entier.<br /> J'espère que cette petite histoire est assez parlante pour les uns et les autres. Aussi quand on joue une partie d'échecs contre quelqu'un il faut comprendre les règes du jeu et ne jamais jouer au coup par coup. Qui dirige la partie ? Quelles sont les règles du jeu ? Quel est le prochain objectif de celui qui mène cette partie ? par quel coup je peux me sortir d'une mauvaise passe ? Autant de questions qu'il faut se poser avant de juger que la création de monnaie est le seul exutoire.<br /> Aussi de manière insoluble il reste le problème de la dette Comment allons nous contrecarrer l'action ce ceux qui nous chargent de dettes ? Comment payer nos dettes? (bailleurs de fonds "FMI et Banque Mondiale" et nos créanciers)<br /> Faudrait-il songer à refuser de payer les "dettes" de nos pays, puis faire valoir l'idée du remboursement ? Et espérer que l'excédent qui a été versé aux occidentaux par leurs mécanismes peu fair-plays afin de se faire dédommager de tout (dégâts écologiques, pollutions, et dettes morales et historiques).<br /> <br /> Avant le tournant des années 90, la majorité des guerres civiles reflétaient l'opposition Est-Ouest, communisme-libéralisme. De nos jours, elles s'apparentent, du moins du côté des rebellions, à une lutte pour plus de justice, de démocratie et de liberté<br /> - Commerce international : L'agriculture subventionnée<br /> Notons que l'économie africaine est prioritairement dépendante du secteur primaire. (Production à faible valeur ajoutée cacao, café, bois, hévéa, etc.)<br /> Par quels moyens cette nouvelle monnaie va-t-elle contourner l'écueil que constituent les subventions des pays riches (USA, PAC pour l'Europe) sur le marché international ? Comment l'agriculteur malien va-t-il pouvoir ne pas vendre son coton à perte sur ledit marché ? Comment cette nouvelle monnaie va-t-elle défendre les intérêts des africains dans le cadre des accord de l'OMC ?<br /> <br /> Les économies<br /> En absence de crédit, l'Economie ne peut pas s'épanouir de fait les pays africains riches en ressources naturelles sont économiquement pauvres, s'ils ne peuvent exercer librement leur droit de battre-monnaie.<br /> La monnaie étant un bien vide, parce que fabriquée à partir de la seule garantie du retour d'investissement. En d'autres termes, la monnaie n'est pas une richesse, elle permet de mesurer la valeur marchande des richesses produites/échangées ; de liquider les transactions économiques concourant à la mise à disposition desdites richesses. Cette nouvelle monnaie va mesurer quelles valeurs marchandes en comparaison avec les autres acteurs économiques internationaux ?<br /> <br /> La production de la monnaie ne suit qu'une logique, celle du crédit à la production. Il s'ensuit que pour un Etat, en principe créer de la monnaie, c'est faire crédit à l'économie en échange de biens et services à destination publique alors notre nouvelle monnaie traduira quel crédit à quelle production ?<br /> Le fait de créer un nouvelle monnaie n'est pas un coup de baguette magique pour notre développement ne passe pas que par cet acte. Alors comment cette nouvelle monnaie va-t-elle nous défaire des travers de nos gestions calamiteuses ? Comment cette nouvelle monnaie va-t-elle participer à la réduction des dépenses injustifiables et contre-productives (dettes, fuites de capitaux, thésaurisation des capitaux, la dépendance économique envers l'étranger, etc...) Comment cette idée de créer une nouvelle monnaie nous défait et résout ces problèmes ?<br /> Si l'idée d'une monnaie africaine est plaisante, mais au jour d'aujourd'hui, avec des leaders qui ne font absolument aucune différence entre leurs poches et le trésor public, avec des pays qui affolent tous les indicateurs de corruption, on coulerait à pic, mais je peux me tromper, bien sûr.<br /> La majorité des pays qui sont supposés garantir la pérennité de la dite nouvelle monnaie sont des Etats en crise, des Etats qui sont en crise car ils subissent de plein fouet les dévaluations, l'ostracisme des bailleurs de fonds occidentaux, une gestion calamiteuse et de plus ils n'ont pas diversifié leurs sources d'approvisionnement fiscal, la majorité de ces Etats se sont contentés de la fiscalité de porte quand ils ne pratiquent pas de manière forcée un politique protectionniste afin de lever de maigre revenus fiscaux. De fait, cette stratégie a favorisé une économie extravertie dont la principale activité est l'import export. Ces pays ne peuvent pas lever beaucoup d'impôts par voie de fait parce qu'ils n'ont pas augmenté leurs sources de richesse à partir de leurs rentes dégagées sur les avantages comparatifs qu'ils disposaient avec l'économie de traite coloniale. Un Etat doit être réactif et proactif dans la mise en place des infrastructures favorisant de nouvelles sources de richesse. La règle étant ne pas toujours mettre ses œufs dans un même panier. Alors avec des économies peu structurées qui sont dotées d'assiettes fiscales étroites qui nt des pratiques économiques qui vont à l'encontre du bon sens le plus élémentaire comment arrive-t-on à devenir actif et proactif grâce à la nouvelle monnaie ? De plus, des études ont montré que les investisseurs étrangers attirés uniquement par la politique de privatisation et également par les mesures d'incitation fiscale et financière sont irréguliers, volatils et non durables. Ces caractéristiques bien qu'essentielles, ne sont pas suffisantes au décollage économique de nombre de pays Africains. Alors le kamita suffira-t-il à assurer le décollage économique de tous les pays africains moribonds ?<br /> <br /> <br /> <br /> Les facteurs de convergence<br /> Certes, il y a d'abord et surtout l'hétéronomie politique séculaire de l'Afrique et ses corollaires en matière de gaspillages, gabegie, corruption, etc. Mais du point de vue économique, le nœud du problème réside dans la maîtrise des phénomènes financiers et leurs oripeaux tels que le crédit, le surendettement, le déficit budgétaire, l'impôt, etc.<br /> Alors face à ce lourd fardeau comment est-il possible de trouver des facteurs de convergence à ses différents pour assurer la viabilité de cette monnaie avec un tel passif en plus des tentatives de déstabilisation venant de l'intérieur de la part de ses détracteurs, des puissances colonisatrices qui la voient d'un mauvais œil .<br /> <br /> Stabilité politique des états membres<br /> Aujourd'hui en Afrique, quatorze (18) pays sont en guerre ou vivent une situation précaire d'après-guerre ou encore, sont embourbés dans un contexte qui, s'il n'est pas celui de guerre, peut malheureusement en constituer l'étape préliminaire<br /> La Guinée Conakry, le Liberia, le Nigeria et la Sierra Leone ; en Afrique de l'Est, l'Erythrée, l'Ethiopie, la Somalie, le Soudan et l'Ouganda ; en Afrique centrale, le Burundi, la République démocratique du Congo et le Rwanda, le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun ; enfin en Afrique australe, l'Angola et le Zimbabwe.<br /> A titre d'exemple, Somalie demeure fragmentée, sans Etat, comme "hors du monde", malgré une dizaine de tentatives de réconciliation en cinq ans. Entre l'Ethiopie et l'Erythrée, le conflit tourne à la boucherie, pour quelques arpents de frontière, entre frères d'armes devenus ennemis...<br /> En Algérie, au fil des cinq dernières années, l'horreur s'est banalisée...<br /> En Angola, une "guerre de cent ans" s'est de nouveau rallumée, signant un des échecs les plus retentissants de l'ONU et de la communauté internationale, dans un pays qui avait été le théâtre sanglant d'un des grands affrontements Est-Ouest des années 70 et 80, et où un siècle - de paix ! - serait nécessaire pour venir à bout du déminage...<br /> Je fais fi des pays comme le Libéria ou la sierra Léone, du soudan du Tchad ou même de la Centrafrique.<br /> Ma question est simple est-ce dans ce contexte politique et surtout avec de tels acteurs économiques qu'on peut rendre viable une nouvelle monnaie ?<br /> On peut aller un peut plus loin dans le raisonnement ici à savoir le mécontentement qui gangrène la majorité des pays africains sur l'augmentation du coût de la vie du fait de l'augmentation du prix des céréales ou du pétroles avec le contrecoup direct sur des économies moribondes. Comment dans un contexte international explosif une telle monnaie peut être viable ?<br /> Comment une telle monnaie peut survivre dans des contextes politiques flous ou chaque élection présidentielle devient le théâtre de tous les affrontements fratricides au nom de la recherche de la sacro-sainte démocratie (Kenya , Zimbabwe, Cameroun, etc.)<br /> <br /> L'attractivité<br /> L'attractivité est une question complexe. L'investisseur étranger peut être influencé par un ensemble de facteurs : le coût et la qualité de la main-d'œuvre ; la taille du marché et son degré d'ouverture, la qualité des infrastructures et des institutions ; la productivité du travail et le coût de transport ; la politique fiscale et de change et enfin une bonne définition ainsi que le respect des droits de propriété.<br /> Sans une économie attractive comment garantir l'arrivée massive des capitaux étrangers pour soutenir la croissance ou pour doper l'investissement en sciant la branche sur laquelle on est assis ?<br /> 4-L'opposition<br /> Les adeptes du CFA<br /> L'Afrique est gangrenée par des réseaux mafieux et des réseaux de passe-droits comment contrer l'action des adeptes du CFA en créant une nouvelle monnaie qui va amener à tous les coups une redistribution des cartes sur l'échiquier africain ?<br /> La France<br /> Par quel moyen il va falloir contraindre la France à une cure d'amaigrissement à savoir quelle se passe de 15000.Milliards de CFA qui lui sont gracieusement offerts chaque année sur les comptes d'opération du CFA?<br /> Comment se soustraire du CFA et gérer de nouveau accords monétaires avec l'euro en passant outre la France ?<br /> Comment se passer de l'influence française dans le cadre de l'OMC ? Des Nations Unies ? etc.<br /> Exemple<br /> On le voit bien, la théorie de Adams Smith selon laquelle, le marché s'autorégule sur la base de la loi de l'offre et de la demande grâce à cette main invisible est une véritable supercherie dont la victime est l'Afrique. Le marché est libre, dit-on, mais c'est l'histoire du renard libre dans un poulailler libre.<br /> Par ailleurs, que de tracasseries lorsqu'il s'agit pour les pays africains de chercher à percer le marché des nations dites développées ; des taxes leur sont imposées : 9% sur l'ananas frais, 32% sur l'ananas en boîte et 42% sur le jus d'ananas.<br /> Comment rompre tous les accords commerciaux avec la France sous le prétexte fallacieux qu'on a créé une nouvelle monnaie ? Comment espérer vendre à ces nations des produits sans ces accords commerciaux ?<br /> <br /> Les multinationales<br /> D'une manière générale, l'arrivée massive du capital étranger est considérée comme une solution efficace des pays ayant des difficultés macro-économiques telles qu'une large insuffisance de l'épargne intérieure, des taux de chômage élevés, une grande pauvreté et une incapacité d'acquisition des nouvelles technologies c'est le cas général des pays qui pourraient constituer le giron de la nouvelle monnaie africaine. Si nous nous brouillons avec les puissances colonisatrices comment ensuite garantir l'attractivité de ces multinationales qui sont assujetties à leurs politiques ?<br /> La densité industrielle qui se définit par l'existence de grands groupes multinationaux comme Philips, SHELL, CIOR, Renault semble également jouer un rôle majeur pour le renforcement de l'attractivité. En outre, les entrepreneurs sont également très sensibles à la qualité de l'infrastructure. Les coupures de courant (Cameroun, Centrafrique, Maroc, Nigeria etc.) et la cherté des coûts de l'énergie avec la flambée du prix du baril de pétrole sont souvent citées comme des facteurs qui menacent le développement du tissu industriel embryonnaire africain. Au-delà de ces facteurs sectoriels, il convient de souligner l'importance (des institutions qui parfois sont absente)dans l'amélioration du climat d'investissement. La mauvaise qualité des institutions, les difficultés d'accès au foncier et la complexité des procédures représentent un frein à l'IDE. Les études ont montré qu'une économie rentière corrompue, fermée et mal-gouvernée, est caractérisée par des coûts administratifs plus élevés, ce qui réduit inévitablement son attractivité. Alors comment dans ce contexte économique peut-on garantir l'attractivité ?<br /> <br /> Peut-on rigoureusement créer une zone monétaire optimale en Afrique centrale et en Afrique de l'ouest et aux Comores , dès lors que les principales entreprises pour lesquelles la zone CFA a été créée sont étrangères ? Elles sont françaises et la fixation d'un taux de change fixe et non d'équilibre vise d'abord avant tout à satisfaire la promotion, la production et la profitabilité des entreprises françaises.<br /> <br /> Pour finir, je pense que ce n'est pas très fécond de se couvrir derrière l'afrocentrisme pour noyer le poisson du triste et grand retard de l'Afrique. Les lois génériques qui furent en vigueur en Afrique avaient rendu l'Afrique vulnérable et dépassable ce que les conquêtes arabes et occidentales ont prouvé. Maintenant, il faut choisir continuer un isolationnisme dangereux où nous risquons à nouveau de subir l'Afrique comme le champs d'expression des enjeux géopolitiques avec les deux géants de l'Asie décidés à rattraper les pays occidentaux ou mettre le pied à l'étrier afin d'embrasser la modernité .<br /> Et là les recettes économiques sont largement connues des institutions ayant pour programme la liberté comme objectif et comme facteur de développement. Je pense ici à l'économiste indien Sen. Certes, il y a l'épineux problème de l'autonomie politique de notre continent, moi je pense que le grand nombre de cerveaux africains se contentant de leur anonymat social en Occident y ait pour beaucoup. Mais le simple fait de la prise de conscience du malaise africain ne doit point conduire à une situation inextricable mais au contraire à la prise en compte des réalités africaines afin de bâtir un vrai projet monétaire et non un ersatz calqué sur les velléités européennes et ayant pour conséquence un enchaînement pour des générations et des générations.<br /> Par ailleurs, n'oublions pas l'impact combien décisif en Occident de la religion du Progrès parmi ses élites. Aujourd'hui qu'est-ce qui meut les élites africaines? l'afrocentrisme, ou l'Afrocentricité, la négritude, la maniocophobie sur Seine (je pense à Kelman), ou l'intention d'apporter le bien-être à leurs frères du continent.<br /> A mon sens, il me semble difficile de pouvoir faire une monnaie forte sans réunir les conditions élémentaires. Mais je suis toute ouïe sur la proposition du frère éclairé Agbohou.<br /> <br /> Mouyabi
M
LES ERREURS D’AGBOHOU<br /> <br /> Le pire dans ces raisonnements c’est qu’ils donnent l’impression qu’ils sont bons alors qu’ils cachent l’erreur dans le postulat.<br /> <br /> DEVALUATION QUAND TU BATS LE PROFESSEUR AGBOHOU<br /> <br /> Ceci dit une fois de plus démontrons comment Agbohou trompe tout son monde.<br /> <br /> avant le dévaluation de 1994,<br /> <br /> 1FCFA = 0.02FF<br /> <br /> J’attire l’attention du lecteur sur le postulat car certains partent du FF pour tirer des conclusions sur le CFA grossière erreur par la suite. La référence n’est pas le FF mais le CFA<br /> <br /> après la dévaluation de 1994<br /> <br /> 1FCFA = 0.01FF<br /> <br /> En somme donc si je veux connaître la variation relative de la valeur du CFA<br /> <br /> cette variation est : (valeur finale - valeur inititiale)/(valeur initiale)<br /> <br /> Appliquons ensemble la formule du Blanc.<br /> <br /> Le CFA a donc varié par rapport à sa valeur initiale de :<br /> <br /> (0.01-0.02)/0.02 = -0.5 ou -50%<br /> <br /> Le - devant signifiant dévaluation et le 50 indiquant la grandeur. On en déduit donc que le CFA a bel et bien été dévalué de 50% et non de 100% comme Agbohou affirme à qui veut bien l’entendre au point de se rendre ridicule.<br /> <br /> CQFD.<br /> <br /> Alors quand vous allez dans des conférences utilisez votre cerveau mais n’allez pas écouter n’importe quelle ânerie.<br /> <br /> <br /> Erreur mathématique Si en effet comme il dit la parité entre l’Euro et le Dollar est de 1.5 ( 1€ = 1.5 $) Et si un pays de la zone CFA vend ses produits sur le marché international en dollars et en tire 1.5 milliards, le passage en CFA se faisant par l’Euro par l’obligation du respect du pacte de néocolonialisme monétaire. Delà, les 1.5M$ (milliards de dollars) seront convertis en 1M€ (milliards d’euros) ainsi comme explique Agbohou on divise les 1.5M$ par la parité à savoir 1.5.<br /> <br /> Là où le frère s’égare c’est quand il conclut que nous perdons par cette opération 500 millions de dollars. Je dis qu’il n’y a aucune perte comme il affirme excusez-moi du peu. Car si on fait l’opération inverse à savoir passer les 1 milliards d’euros en dollars on retrouve bien nos 1.5M$ dans l’absolu. Il y a donc là une erreur monumentale de raisonnement que je ne veux pas passer sous le coup d’une mystification.<br /> <br /> Libre convertibilité<br /> <br /> Exemple du trader Indien : Conversion des F CFA en EUROS L’indien assure au professeur que quelque soit le montant des FCFA venant d’Afrique il va les convertir en Euros en contrepartie des commissions. L’erreur de raisonnement d’Agbohou vient du fait qu’il considère déjà le CFA comme sa monnaie hormis pour avoir le CFA il faut justement respecter les 4 principes parmi lesquels la libre convertibilité. Le CFA intrinsèquement n’est pas une monnaie africaine mais une monnaie française. On ne peut justifier la convertibilité du CFA en d’autres monnaies en excluant en amont l’un de ses principes de base. Si comme l’explique Agbohou cette libre convertibilité se résume en une simple affaire de commission lors des opérations de change alors quelle différence il y a à ce que la France prenne les commissions à la place de son trader ? On est même en droit de se demander où il voit le fait qu’on se fait « dépouiller » par cette opération ? De plus pour convertir une monnaie il faut déjà l’avoir hors le Franc CFA est une monnaie à notre disposition. Pour finir la France n’est pas obligée d’accepter la convertibilité du F. CFA en euros. La preuve entre l’UEMAO et la CEMAC il n’ya pas de libre convertibilité des CFA entre eux. Par ailleurs, si le professeur voulait nous expliquer que le fait que sur le marché international les pays de la zone franc CFA afin de garantir leur CFA sont obligés de convertir leurs devises (en dollars) en Euros en payant 2 commissions (une pour le passage du Dollar à l’Euro et l’autre pour le passage de l’Euro au CFA) alors dans ces cas là effectivement il y a un problème.<br /> <br /> La fixité des parités<br /> <br /> La chine et l’inde sont en parité fixe par rapport au dollar et les économies des deux pays se portent bien. Le G7 et les USA supplient la chine de passer en change flottant par exemple. Sans avoir une autonomie monétaire, les chinois disposent d’une économie florissante et d’une autonomie politique réelle. CQFD.<br /> <br /> La sortie du franc CFA pour des pays comme le Maroc l’Algérie etc. n’a pas conduit ces pays à mieux se porter c’est faux. Ce sont les IDE (investissement directs étrangers) qui ont dopés ces économies. Si on regarde de près ces IDE sont issus de la France. Agbohou ne peut donc rigoureusement cracher sur la France et espérer avoir ses IDE.<br /> <br /> Des pays africains qui sont en change flottant : RDC Le Franc de la république démocratique du Congo par rapport à l’euro (1,00 CDF Congo/Kinshasa Francs = 0,00114836 EUR )et dans quel état se trouve l’économie du Congo démocratique ? En 1960 le Zaïre était plus fort que le Dollar à titre de rappel. Zimbabwé Zimbabwé , quel est l’état de la monnaie zimbabwéenne ?(1,00EUR=47.404,60ZWD ou 1 ZWD = 0,0000210950 EUR.) l’économie Zimbabwéenne ? hyperinflationniste : une bouteille de bière coûte 8.000.000Z$ La Guinée Conakry de Sékou Touré (1 EUR = 6.897,01 GNF 1 GNF = 0,000144990 EUR). Le Ghana a fait l’expérience de sa monnaie (Ghana Cedis) également les chiffres parlent d’eux-mêmes : Le 1 EUR = 15.725,33 GHC ou 1 GHC = 0,0000635917 EUR. La Gambie est également à la traîne avec son Dalasi : 1 EUR = 31,6869 GMD et 1 GMD = 0,0315587 EUR. L’Ethiopie : 1 EUR = 15,0920 et ETB 1 ETB = 0,0662602 EUR. Erythrée le Nakfa Erythréen 1 EUR = 23,7038 ERN 1 ERN = 0,0421873 EUR ? Ou le franc djiboutien ? 1 EUR = 277,902 DJF 1 DJF = 0,00359839 EUR Nigeria Nigeria avec la Naïra est une raison de se féliciter 1 EUR = 185,594 NGN et par conséquent 1 NGN = 0,00538809 EUR<br /> <br /> Etc. etc. tous ces pays ont fait l’expérience de leur propre monnaie les résultats sont parlants : Sur les 36 pays qui ont un indice de développement Humain <0.5 la majorité est africaine (29).cantonnés entre la 139ème (Soudan) place et la 173ème (sierra Léone) Sur un total de 42 pays pauvre très endettés (PPTE), 34 sont des pays d’Afrique subsaharienne.<br /> <br /> Le choix de sortir du change flottant n’est donc pas une garantie absolue d’une stabilité monétaire, d’une expansion économique et d’une économie florissant.<br /> <br /> Paramètres techniques L’Afrique n’est toute entière n’est pas techniquement prête pour avoir une monnaie en change flottant. Tous les paramètres techniques politico-socio-économiques le prouvent.<br /> <br /> Si Agbohou est en droit de dénoncer une situation qu’il juge inique, il ne faut pas tirer des conclusions en établissant ses liens de causalité là où il n’y a pas de corrélations directes. La situation actuelle est la résultat de nos erreurs passées. Notre devoir n’est pas de commettre de nouvelles erreurs en nous basant sur des vérités approximatives. La situation actuelle appelle à la modestie et à nous retrousser les manches à nous mettre résolument au travail mais plus encore à repenser notre stratégie commune. Le fait de maquiller les informations ou de présenter des vérités approximatives n’est pas la voie la plus sérieuse qui soit dans la situation actuelle.<br /> <br /> Patriotiquement<br /> <br /> Mouyabi<br /> <br /> P.S : les erreurs d’Agbohou viennent dont du fait qu’il est un sophiste qui croit bien connaître les choses mais qui ne les connaît qu’en surface il confond les postulats et tripatouille les informations pour servir sa frustration et sa haine des Français.
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