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L'expertise du cabinet-conseil New Deal
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14 septembre 2009

SARKOZY RETOURNE SON BOUBOU FRANCAFRICAIN !

Au fait, pourquoi ne reparle-t-on plus de Bourgi ?

Régis Soubrouillard - Marianne | Lundi 14 Septembre 2009 à 07:01 | Lu 2773 fois


 

Intervenu lundi 7 septembre sur l'antenne de RTL, l'avocat Robert Bourgi, conseiller Afrique de Sarkozy, a raconté comment Bongo lui avait demandé la tête du ministre de la coopération de l'époque Jean-Marie Bockel, évoquant même des menaces. Dans un livre intitulé Sarko en Afrique, deux journalistes spécialistes du continent africain évoquaient déjà des liens d'argent entre Omar Bongo et a Sarkozie.




GABON: Robert Bourgi invit


Cotonou au Bénin. Mai 2006. Dans un discours puissant, le ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain Nicolas Sarkozy exhorte la France et l’Afrique  à  « construire une relation nouvelle, assainie, décomplexée, équilibrée, débarrassée des scories du passé et des obsolescences qui perdurent de part et d'autres de la Méditerranée. Cela implique plusieurs changements de fond, dont certains sont heureusement à l'œuvre.
D'abord, cette relation doit être plus transparente. Il nous faut la débarrasser des réseaux d'un autre temps, des émissaires officieux qui n'ont d'autre mandat que celui qu'ils s'inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés. Il nous faut aussi ne pas nous contenter de la seule personnalisation de nos relations. Les relations entre des Etats modernes ne doivent pas seulement dépendre de la qualité des relations personnelles entre les chefs d'Etat, mais d'un dialogue franc et objectif, d'une confrontation des intérêts respectifs, du respect des engagements pris. A nous Français de renier tout paternalisme, d'exclure toute condescendance à l'endroit des Africains. Et surtout plus de respect. (…)
A nous aussi de débarrasser la relation Afrique-France de ses fantasmes et de ses mythes qui la polluent. Disons les choses clairement : la France n'a pas les intentions et l'influence qu'on lui prête. On lui prête la faculté de redresser les situations, de rechercher des intérêts économiques que nous n'avons pas et d'être capables d'assurer la stabilité ou de créer l'instabilité dans un pays. Bien souvent d'ailleurs, les deux fantasmes sont mêlés : la politique de la France en Afrique aurait pour seul objectif de s'approprier les ressources géologiques du continent. Où est la vérité ? A ceux qui pensent cela, je veux quand même rappeler qu'il n'existe plus de compagnie minière française, et que les entreprises françaises présentes en Afrique sont surtout spécialisées dans les services »
.


Sarkozy retourne son boubou


Que de mots doux et de vœux pieux adressés au peuple africain et au continent africain.
On s’amuse, certes un peu, de la fin de cet extrait quand on connaît les intérêts de Total, Bolloré et autres empires industriels Français qui ont fait de l'Afrique leur terrain de jeu.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, Sarkozy est devenu président de la République. Plein de bonnes intentions, il nomme, motivé par ce fameux esprit d’ouverture, le socialiste Jean-Marie Bockel à la coopération. Marchant dans les pas du président, en 2008 à Brazzaville, au Congo, Bockel affirme que « La Françafrique est moribonde. Je veux signer son acte de décès. Il ne s’agit pas de faire la morale, mais d’aider au développement ».

La Françafrique a vécu. On y aurait presque cru. Ne manquaient plus que les applaudissements et le passage aux actes. Car au-delà des incantations, reste le poids des traditions de la Vème République qui ont fait le bonheur de pas mal de présidents africains et d’hommes politiques français.
Deux ans après l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy, force est de constater que le président a plié sous le poids de l’histoire, des politiques et des industriels, renonçant à la rupture et à toutes ses promesses sur le sujet.


Bockel saute, les secrets de la République sont saufs

Sarko en Afrique - Plon

Sarko en Afrique - Plon

Conseiller, ami et « pigeon voyageur » Afrique du président, l’avocat d’affaires Robert Bourgi a raconté sur RTL, chez Jean-Michel Aphatie, l’épisode surréaliste de l’éviction de Jean-Marie Bockel de son poste de secrétaire d’Etat, demandé instamment par Omar Bongo. Certes l’histoire était connue, mais le récit par l’exécutant des basses œuvres de la Françafrique n’en a que plus de force : « un soir je reçois un appel du président Bongo. Fiston, est-ce que tu peux venir me voir. Ca peut pas continuer, il faut que tu dises à Nicolas que moi et les autres, nous ne voulons plus de ce ministre. Je suis allé voir le président de la République à l’Elysée, en présence de Monsieur Guéant, et je lui ai passé le message de façon ferme et voilée de menaces du président Bongo. Il m’a dit : « Dis à Omar que Monsieur Bockel partira bientôt et sera remplacé par un de mes amis et un ami de Monsieur Guéant ».  Il m’a donné le nom, en me demandant de le garder pour moi ».
Bourgi reçoit la mission d’initier, Alain Joyandet, le nouveau venu, à l’Afrique. Par ailleurs, l'avocat reconnaît, assume et impose l'existence d’une diplomatie parallèle, renvoyant le quai d’Orsay à un rôle anecdotique. 
Des propos ahurissants, autant sur le fond que sur la forme –Bourgi donnant notamment du « Papa » à Bongo - entièrement démentis par Henri Guaino au club de la presse Internet  . Il faut dire que l'itnerview de Bourgi, ou plutôt la forme qu'il a revêtu, a beaucoup agacé à l'Elysée. Cependant, revenu sur le même sujet dans le Journal du DImanche de Samedi, Claude Guéant a été moins catégorique, ou, si l'on veut, plus prudent  que Guaino : « Robert Bourgi ne peut pas se poser en représentant de la France ou de son président. Je le lui ai dit. Ceci dit, M. Bourgi connaît bien l’Afrique et ses dirigeants. A ce titre, il est utile, dans la compréhension que nous avons de ce continent. Cela ne fait de lui ni notre agent, ni notre porte-parole »
.
L’interview de Bourgi a été peu relayée. Personne ne s‘en étonne. Pourtant l’expression « voilée de menaces » relayée par Bourgi, ne lasse pas d'interroger. Surtout quand on refeuillette le livre « Sarko en Afrique » d’Antoine Glaser et Stephen Smith. Les deux journalistes, spécialistes de l’Afrique, suggéraient l'existence d'un « lien d'argent » entre Bongo et la Sarkozie, évoquant notamment l’hypothèse de financements de campagnes électorales. Un secret bien gardé vaut  bien la tête d’un secrétaire d’Etat…

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